Deuxième édition du Smart Port Day : les ports, hubs de décarbonation des économies

Les industries de Fos (Kem One, Arcelor Mittal…) sont engagées dans la transition énergétique dans le cadre d’une boucle vertueuse et pourront fournir de la chaleur, de l’hydrogène ou du dioxyde de carbone.

Crédit photo Elengy - Pierre-Yves Duclos
Outre la course aux volumes, les ports sont engagés dans la course à la transition énergétique avec, comme ambition, de réduire leur empreinte environnementale. À l’heure du Green Deal et du Plan de relance, les ports jouent un rôle pivot dans cette nouvelle ambition. D’ici à 2030, industriels, énergéticiens, transporteurs routiers, opérateurs ferroviaires et armateurs testent le déploiement de nouvelles technologies. 

GNL et électrique… Les ports de Barcelone et de Marseille suivent la même trajectoire en matière de transition énergétique. Leurs plans stratégiques en cours de finalisation affichent la couleur : priorité à l’économie bleue et à la croissance verte. "Au cours semaines à venir, nous allons approuver notre projet stratégique 2021-2025, avec comme objectif de décarboner le transport maritime. Cependant, il nous manquera quelques années pour y parvenir et trouver une solution à grande échelle", avoue Jordi Torrent, chef de la stratégie au port de Barcelone, qui intervenait le 24 novembre, lors de de la deuxième édition du Smart Port Day, rendez-vous de l’écosystème portuaire, numérique et environnemental. Le port catalan, qui a accueilli trente escales de navires à propulsion GNL, table sur un triplement chaque année jusqu’en 2025 de ces escales au gaz naturel. "Nous allons continuer à favoriser les escales de navires au GNL, développer l’électrification des quais avec des premiers tests de ferries et porte-conteneurs en 2022", poursuit Jordi Torrent.

Accélération de l'intermodalité

Le projet stratégique prévoit également la généralisation de panneaux photovoltaïques sur les toitures des entrepôts, à l’exemple de Decathlon et LIDL, ainsi que l’accélération de l’intermodalité stimulée par "la digitalisation de la mobilité ferroviaire connectée". À la différence de Fos-sur-Mer, Barcelone n’abrite pas d’industrie sur sa zone portuaire, ce qui limite son impact en termes d’émission. Pour autant, les industries de Fos (Kem One, Arcelor Mittal…) sont engagées dans la transition énergétique dans le cadre d’une boucle vertueuse et pourront fournir de la chaleur, de l’hydrogène ou du dioxyde de carbone.

"Le hub multigaz sera capable de délivrer du CO2, du biogaz, du GNL et de l’hydrogène"

"Nous commençons à travailler avec les industriels sur des solutions de captage de CO2 pour le transformer en méthane de synthèse. Nous travaillons sur un projet de liquéfaction du biométhane pour le transformer en carburant naturel. À l’avenir, le hub multigaz sera capable de délivrer du CO2, du biogaz, du GNL et de l’hydrogène", annonce Mathieu Stortz, directeur des terminaux méthaniers d’Elengy. Également vice-président du Conseil de développement portuaire du GPMM, il annonce que ses terminaux seront non seulement en capacité d’avitailler les porte-conteneurs géants au GNL de CMA CGM en 2021 et "plusieurs centaines de microméthaniers". En 2020, le port de Marseille Fos a d’ailleurs réalisé ses premières opérations d’avitaillement en GNL sur le Costa Smeralda.

Les camions économiseront 1 500 t de Co2

À terre, Air Liquide investi le champ de la manutention, de la logistique avec 25 000 chariots élévateurs à hydrogène déjà déployés en Amérique du Nord, et un potentiel de 10 000 pour le marché européen à très court terme. "Sur les 270 chariots à hydrogène en Europe, Carrefour en concentre 137 dans ses entrepôts du nord de la France. En mars 2022, nous allons installer et opérer une station à hydrogène permettant le rechargement de 20 poids lourds par jour. Notre fournisseur sera Kem One. Sur une base de deux millions de kilomètres parcourus par an, les camions économiseront 1 500 t de Co2", annonce Patrick Dilly, directeur du développement de la mobilité chez Air Liquide. En revanche, la Méridionale annonce avoir freiné sa R&D sur le déploiement d’un filtre à particules sur ses navires. Non pas que la technologie ne marche pas, bien au contraire, mais en raison des difficultés financières.           

Montée en puissance de l'ammoniac

"Les technologies qui seront mises en œuvre en 2050 sont actuellement au stade de prototype", explique Paul Lucchese, président du programme de coopération de la technologie de l’hydrogène au sein de l’AIE. Selon l’expert, "les ports sont à la croisée de la transition énergétique et peuvent devenir des hubs de décarbonations de nos économies. Ils abritent des zones industrielles, accueillent des énergies renouvelables comme les éoliennes et les panneaux photovoltaïques", explique-t-il tout en annonçant la montée en puissance de l’ammoniac à l’avenir.

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