Le transport fluvial de marchandises est reparti de l’avant en 2021. Tous les indicateurs sont revenus au vert l’année passée, les hausses étant de 4 % pour les tonnes/km transportées (à 6,9 milliards) et de 3,1 % pour les volumes (à 52,5 millions de tonnes). Cet exercice n’a, cependant, pas permis de retrouver les niveaux records d’activité de ces dernières années enregistrés en 2019 (près de 7,4 milliards de t/km et plus de 56,3 millions de tonnes).
Croissance à deux chiffres pour les matériaux de construction
Les faits marquants de l’année 2021 au niveau des résultats sont, tout d’abord, la belle croissance du fluvial pour la filière des matériaux de construction. Cette activité a, en effet, progressé de 16,8 % par rapport à 2020 et a représenté un tonnage de 23,7 millions de tonnes. Déjà, en 2020, les trafics s’étaient inscrits en hausse de 6,5 % en t/km. De fait, ce secteur a dépassé son niveau d’avant-crise et atteint un trafic qui n’avait plus été enregistré depuis 1992.
La métallurgie a également connu un rebond important avec une hausse de près de 18 % exprimée en t/km. La progression de cette filière est liée à l’augmentation des trafics sur la Seine mais également aux exportations vers l’Allemagne depuis le Nord et le Grand Est. La filière chimie / engrais s’est tout aussi bien comportée avec une hausse de 11,5 % en t/km et de près de 30 % en volumes (4,3 millions de tonnes).
L’activité de transport de conteneurs et de colis lourd a été aussi bien orientée mais dans une moindre mesure, les près de 583 000 d’équivalents vingt pieds (EVP) représentant une progression de 3,4 %. Enfin, le secteur de l’énergie s’est stabilisé avec une hausse de 2,3 % des volumes transportés (à 4,5 millions de tonnes).
Recul sensible du secteur agricole
La déception de l’exercice 2021 est venue, toutefois, du secteur agricole. Dans ce domaine d’envois massifiés où le transport fluvial excelle, la baisse a été significative. Les t/km ont reculé de 12,7 % à 1,9 milliards tandis que les volumes ont perdu 9,7 % à 12 millions de tonnes.
Ces résultats s’expliquent par un faible niveau d’activité de la filière agricole durant le 1er semestre 2021 (- 30,5 % en t/km), qui a, néanmoins, pu être contrebalancé par une reprise du trafic durant le second semestre (+ 10,6 % en t/km sur cette période), du fait notamment de la nouvelle campagne céréalière.
Des réserves de capacité à exploiter
Commentant l’activité de l’année passée, Thierry Guimbaud, directeur général de Voies navigables de France (VNF), souligne que "ces résultats nous confortent dans la reprise de fond de l’activité fluviale. Malgré une longue période de crise, nous continuons de voir de plus en plus de chargeurs et d’acteurs se tourner et s’intéresser au transport fluvial. Le réseau fluvial est fluide et non saturé, il pourrait accueillir jusqu’à 4 fois plus de trafic sur certains axes comme la Seine ou le Rhône. Il est sous exploité alors qu’il est le mode de transport de fret le plus écologique. Il est urgent de booster le report modal."
