C'est au pied de la tour Eiffel, sur le quai du port Debilly, dans le 16e arrondissement parisien, que se déroule un étrange ballet au soleil levant, entre 8 h 00 et 9 h 00 du matin, sans bruit ni embouteillages. Il s'agit de l'opération de réassort effectuée par OBD Grand Paris, distributeur de boissons francilien, avec Sogestran Logistics. Quelques camions attendent sur le quai l'accostage de la barge automotrice Zulu 3. Ils ont ramené des emballages consignés qui repartiront avec celle-ci vers le port de Gennevilliers, proche de l'entrepôt de Villeneuve-la-Garenne d'OBD. Elle a navigué entre Gennevilliers et Paris une partie de la nuit - environ 3 heures - pour amener sur la capitale les boissons que les camions pourront ainsi livrer sur la capitale et sa banlieue. Et ce deux fois par semaine.
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De gauche à droite : Alexis Chapolard, directeur France de Blue Line Logistics, filiale de Sogestran Logistics. Pascal Clément, directeur général de OBD Grand Paris, Gilles Peyrot, responsable Projet Multimodal pour Sogestran Logistics et Benoît Mugnier, directeur de Sogestran Logistics.
Depuis juin 2023, OBD Grand Paris et Sogestran Logistics opèrent ensemble une nouvelle solution logistique urbaine centrée sur le fluvial afin de mettre en place des solutions plus durables de logistique urbaine, répondre aux enjeux de décarbonation et réduire le trafic en ville. Ce test s’inscrit également dans la préparation à la logistique nécessaire aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024.
Financement. L'expérimentation a bénéficié du soutien de Voies navigables de France et de Haropa Port. Notamment via le plan d’aide au report modal (PARM) : "Merci à ceux qui nous ont aidés, ce qui est la clé pour avoir le courage de faire le saut. Merci à Haropa qui nous a accueillis, a déclaré Pascal Clément, directeur général de OBD Grand Paris. Ce distributeur de boissons dédiées aux cafés, hôtels et restaurants, dispose de 4 000 références. Il est implanté sur trois sites : Villeneuve-la-Garenne, Morangis et le siège, dans le 17e arrondissement de Paris.
Une première expérience peu concluante... "En février mars 2022, nous avions mené une expérience peu convaincante, puis on a rencontré Sogestran qui nous a proposé un modèle de flux plus adapté. En phase test depuis le mois de juin, nous avons finalement décidé de prolonger le test, puis on a continué à l’occasion de la Coupe du Monde de rugby, poursuit Pascal Clément. Notre activité étant fortement liée à la météo, comme nous rentrons dans une période calme, ce flux n’a plus d’intérêt, mais nous souhaitons le remettre en route au printemps de façon plus conséquente, et surtout l’optimiser pour les Jeux Olympiques. Il ne serait pas logique que le trafic soit contraint pendant cette période, puisqu'il le sera déjà sur la route. C’est l’occasion rêvée et on a plein d’idées."
Autodéchargeant, silencieux et propre. "Le Zulu 3 est autodéchargeant, comme on peut le voir ici, explique Alexis Chapolard, directeur France de Blue Line Logistics, filiale de Sogestran Logitics. Ce qui évite d’avoir du matériel sur le quai, on ne laisse ainsi aucune trace de ce que l’on a fait le matin. De plus, on ne fait pas de bruit quand on livre, ce qui est très peu pris en compte, mais nous insistons sur ce point."
3 fois plus de marchandises traitées. "Ici on travaille sur un flux de réassort. La veille, OBD ramène les palettes à l'entrepôt. Les flux des camions reviennent de leur première tournée, vers 7 h 00 du matin, avant 8 h 00. Sans cette solution ils devraient retourner à Villeneuve-la-Garenne pour recharger, soit entre 1 h 30 et 2 h 00 à subir les bouchons. On a réussi à faire 3 fois l’équivalent de ces allers-retours, ce qui revient à traiter 3 fois plus de marchandises", poursuit Alexis Chapolard.
170 palettes pleines et 120 palettes de consignesont été transportées sur l’ensemble de l’expérimentation. De petits volumes le temps de caler le processus, pour atteindre des quantités plus conséquentes sur fin septembre et début octobre,
Et après. "Bientôt ce bateau va être rempli par d’autres clients : il sera occupé à 50 % par Paprec. On va disposer d’un entrepôt à Gennevilliers ou à Austerlitz pour proposer un flux régulier à nos clients, conclut Alexis Chapolard. Pour Paprec le modèle sera différent : aujourd’hui les camions doivent ramener la benne à chaque fois qu’elle est pleine. Par la suite les bennes à ordures seront chargées sur la barge et emmenées. La barge jouera ainsi un rôle d’entrepôt flottant, à savoir du cross dock mobile."
