Surtout ne pas relâcher la pression... Trois jours après avoir présenté de nouvelles propositions visant à sauver le Canal Seine-Nord, un projet qui serpente entre les mandats présidentiels depuis une décennie, Xavier Bertrand a réitéré ses revendications lors d'une "réunion de mobilisation publique". Le président du Conseil régional des Hauts-de-France a posé un ultimatum : "Aujourd’hui, la balle est dans le camp de gouvernement. Je voudrais que l’on puisse relancer le conseil de surveillance pour fin septembre. Pour la mi-octobre, il nous faut la réponse : oui ou non pour le canal Seine-Nord".
Côté belge aussi, Filip D’Havé, délégué général du gouvernement de la Flandre, s’inquiète : la Belgique a en effet réalisé des travaux considérables, comme une écluse à Terneuzen. "Nous attendons une réponse à la lettre que nous avons adressé au premier ministre", a rappelé le représentant belge.
Tous les acteurs économiques appelés à la rescousse
Franck Grimonprez, représentant du GERIF (Groupement d'entreprises régionales d'intérêt fluvial) a énuméré quant à lui les noms des entreprises concernées par le projet. Il y a celles qui ont un intérêt pour le transport fluvial comme Ramery, Eurotunnel, Log’s, Grimonprez, "ensemble pesant 2 milliards de chiffre d’affaires", mais aussi indirectement les grands logisticiens comme Prévoté, Blondel, Delquignies ainsi que les enseignes nécessitant de la logistique comme Amazon, Orchestra, Auchan Carrefour, Décathlon, Bonduelle, La Redoute, Lesaffre, Roquette, Castorama et bien d’autres. En concluant avec un exemple : "Les deux plates-formes fluviales ouvertes dans le Valenciennois vont atteindre leurs capacités maximales de traitement face à la progression de la demande en report modal".
"Seine-Nord est une opportunité que nous n’avons pas le droit de rater", renchérit Frédéric Motte, président du MEDEF des Hauts-de-France. Et même Franck Gonsse, secrétaire général national du syndicat CNTPA-CFDT, représentants des dockers au port de Dunkerque, y va de son soutien : "Nous ne pouvons pas miser sur le développement de Dunkerque, en investissant dans la structure pour attirer toujours plus de volumes (référence au grand projet de Port de Dunkerque Cap 2020, NDLR) sans pouvoir désengorger le trafic vers le fluvial".