En 2021, le transport fluvial de marchandises résiste

En 2021, la flotte fluviale française comptait 1 887 unités d’une capacité de port en lourd de 1,11 million de tonnes.

Crédit photo VNF
Dans son rapport annuel, Entreprises fluviales de France (E2F) constate une grande disparité entre le segment du tourisme qui a littéralement plongé et celui du fret qui continue à bénéficier de la confiance des chargeurs.

Entreprises fluviales de France (E2F) vient de publier son rapport annuel. Portant sur l’exercice 2021, il en ressort que le segment du tourisme reste encore très impacté par les conséquences de la crise sanitaire alors que le fret tire son épingle du jeu. "Les entreprises de transport de marchandises sont plutôt sereines (pour 31 %), notamment parce que certaines ont de la visibilité à plus long terme et ont peu subi la crise sanitaire", résume le rapport.

Une certaine visibilité

En 2021, la flotte fluviale française comptait 1 887 unités d’une capacité de port en lourd de 1,11 million de tonnes. Parmi elles, 54,1 % sont consacrées au transport pour compte d’autrui. Autre particularité de l’exercice observé, une confiance des clients. En effet, selon les résultats d’une étude menée par l’OPCO Mobilités, le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion et la branche de la navigation intérieure (E2F) auprès de 180 entreprises de transport fluvial (passagers et fret), il ressort que "77 % des entreprises se déclarent confiantes dans la reprise et le développement de leur activité en 2022-2023".

Une tendance qui s'est vérifiée sur le versant fret, où l’activité actuelle et les contrats en cours laissent entrevoir une certaine visibilité. "Mais des incertitudes demeurent : le contexte géopolitique et la montée des prix des carburants impactent et inquiètent les entreprises", nuance l’étude.

Une filière pourvoyeuse d’emploi

En matière d’emploi, le transport fluvial témoigne également d’un dynamisme qui se confirme encore en 2021. La filière compte 728 opérateurs, constituée de travailleurs indépendants, dont 89 % se positionnent sur le fret, et 7 956 salariés, dont 42 % dans le transport de marchandises. "Loin de l’image qu’il renvoie parfois, le secteur fluvial est un secteur pourvoyeur d’emplois, très majoritairement salariés, encore dominé par le fret pour les contrats à durée indéterminée", plaide le rapport.

S’appuyant sur une étude prospective sur l’emploi et les métiers du transport fluvial de l’observatoire de la branche des entreprises de transport en navigation intérieure (Opco Mobilités) menée en 2021, le rapport met en évidence la nécessité pour les salariés de la branche fret de monter en compétences. En cause : l’évolution du matériel, des procédures de sécurité et des nouvelles normes environnementales, de la numérisation (suivi du fret, aides au pilotage, services d’informations fluviales – SIF) et de la spécialisation des membres d’équipages pour les transports spécifiques, comme les matières dangereuses, les conteneurs, ou les colis lourds.

L’Europe fluviale

A l’échelle européenne, la France intègre le peloton de tête en nombre d'entreprises, derrière les Pays-Bas et l’Allemagne. Ainsi, sur les 5 662 entreprises de transport fluvial de marchandises européennes 86,4 % sont immatriculées dans les pays rhénans (Pays-Bas, Allemagne, Belgique, France, Suisse), soit conjointement 90 % de l’ensemble des entreprises en Europe. "La capacité de chargement totale de la flotte est restée plutôt constante depuis 2008 et s’élève à 10,5 millions de tonnes", indique le rapport.

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