Développement de la navigation sur l'Elbe : un accord germano-tchèque est ratifié

Contrairement à d'autres cours d'eau transfrontaliers, il n'existait jusqu'à présent aucun document contraignant régissant l'entretien de l’importante portion du réseau transeuropéen de transport qu’est l’Elbe.

Crédit photo Pixabay
Un accord germano-tchèque portant sur l'entretien et le développement de la voie navigable de l'Elbe entre les deux pays vient d'être ratifié. L'Allemagne et la République tchèque s'étaient déjà engagées en 2021 à créer des conditions cadres pour une navigation intérieure fonctionnelle. Du côté allemand, le traité contient entre autres l'objectif d'une profondeur de chenal de 140 cm.

Le président tchèque Petr Pavel vient de ratifier l’accord signé entre l’Allemagne et son pays "sur l'entretien et le développement de la voie navigable de l'Elbe", le fleuve qui traverse les deux pays. Le texte, né après deux années de négociations, est désormais contraignant en droit international. Berlin et Prague s'étaient déjà engagées en 2021 à créer des conditions cadres pour une navigation intérieure fonctionnelle, "dans un cadre économique et écologique".

Une commission veille au respect de l'accord

Une nouveauté. Dans le cadre du traité, l'Allemagne et la République tchèque prennent toutes deux en charge l'entretien de la voie navigable à l'intérieur de leurs frontières nationales. Les deux pays assument également les coûts de la mise en œuvre des mesures sur leurs territoire respectifs. Une commission créée en commun doit veiller au respect de l'accord. Les mesures doivent être achevées si possible d'ici 2030. Contrairement à d'autres cours d'eau transfrontaliers, il n'existait jusqu'à présent aucun document contraignant régissant l'entretien de l’importante portion du réseau transeuropéen de transport qu’est l’Elbe.

Un objectif contesté. Pour la République tchèque, le contrat signifie tout d'abord la garantie d'une profondeur de chenal de 230 centimètres entre Ústí nad Labem et le port de Pardubitz. En effet, le traité contient notamment pour l’Allemagne l'engagement de garantir une profondeur de chenal de 140 cm, 345 jours par an. Cet objectif est vivement contesté par les organisations environnementales.

Un intérêt stratégique et économique

Désengorger le rail comme la route. Le traité est ratifié dans l'intérêt stratégique et économique des deux pays. L'Elbe est pour la République tchèque le seul accès aux marchés mondiaux par une voie navigable. Pour Prague, l’objectif d’une profondeur d’eau stable est particulièrement important, car seule cette stabilité peut garantir le transport de certains types de chargements. La voie d'eau permet également de désengorger le rail et la route.

Une impulsion. Côté allemand, à l’embouchure de l’Elbe, Hambourg salue également l’accord : "Il s'agit d'une impulsion importante pour le développement de la voie navigable internationale de l'Elbe du point de vue du trafic et de l'environnement, ainsi que pour le renforcement de la coopération bilatérale sur l'Elbe", se félicite Axel Mattern, membre du directoire de Hafen Hamburg Marketing, la société chargée de la gestion du port maritime. Les travaux d’approfondissements liés à l’objectif des 140 cm de profondeur de chenal 345 jours par an sont également attendus par les bateliers allemands.

Les avis divergent

Une situation impossible. "La situation actuelle, qui rend la navigation commerciale impossible pendant cinq mois presque chaque année, est un obstacle à l'utilisation planifiable de ce mode de transport, insiste la fédération allemande du secteur, BDB. Le BDB s'oppose en même temps fermement à la représentation des associations environnementales selon lesquelles l'Elbe n'a pas d'avenir en tant que voie de transport. Au contraire, le trafic intense de bateaux de marchandises qui démarre chaque année dès que la période de basses eaux estivales est terminée montre que l'Elbe peut apporter une contribution considérable au transfert des transports vers des modes de transport respectueux du climat."

Des règles clairement établies. Au Parlement tchèque, une partie des députés, notamment le parti alternatif des Pirates, a refusé de soutenir le contrat sur la voie navigable de l'Elbe. "L'accord n'offre aucun avantage à la République tchèque, estime Klára Kocmanová des Pirates. Il sera difficile de respecter les engagements sur certains tronçons de l'Elbe." Le ministre tchèque des Transports, Martin Kupka, est au contraire convaincu que "l'Elbe offre de meilleures conditions de navigation en République tchèque qu'en Allemagne sur la plupart de ses tronçons" et que "les règles concernant l'utilisation de l'Elbe sont clairement établies pour les deux pays".

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