Organisé par Voies navigables de France (VNF) le 2 décembre 2020, Riverdating, le salon professionnel européen dédié à la logistique fluviale, a été l’occasion pour VNF et SNCF Réseau de distiller des informations sur la convention nationale qu’ils signeront au cours du premier semestre 2021. Celle-ci vise à développer la complémentarité des modes fluvial et ferroviaire.
Augmenter les parts de marché
Au cours de la table ronde consacrée à la convergence entre les réseaux fluviaux et ferrés pour développer une logistique bas carbone, Thierry Guimbaud, directeur général de VNF et Isabelle Delon, directrice générale adjointe Clients et Services de SNCF Réseau, ont mis en avant tous les atouts dont ils pouvaient tirer avantage dans le cadre de ce rapprochement. Et l’augmentation de leur part de marché globale n’est sans doute pas l’un des moindres. Elle plafonne aujourd’hui à 12 %, la part de SNCF Réseau étant de 9 % tandis que celle de VNF ne dépasse pas les 3 %. C’est assurément peu pour des modes de transport qui se présentent comme durables. Mais comme leur déclin semble être enrayé à présent, il convient de "donner des possibilités de croissance aux deux modes. Nous avons donc besoin de nous allier", souligne Isabelle Delon.
Contexte porteur
Le contexte est assurément porteur pour cette ambition. La Stratégie nationale bas carbone de réduction des émissions et la Convention citoyenne pour le climat vont solliciter le développement de l’intermodalité et du report modal vers des modes alternatifs à la route pour lutter contre le réchauffement climatique. Ainsi pourraient être réduites la congestion routière et les nuisances sonores dans les grandes agglomérations. "Nous avons, à cette fin, des capacités de croissance sur nos infrastructures", ajoute Isabelle Delon, avant de préciser que "les clients sont demandeurs de logistique durable". Cette dernière pourrait profiter du doublement annoncé du budget d’investissement que consacrera VNF au cours des deux prochaines années. "Nous allons en effet doubler ce budget en le faisant passer de 150 millions d’euros (M€) à 300 M€ en 2021 et 2022. Ainsi, et à la faveur d’autres actions comme une meilleure utilisation du Rhône, par exemple, nous devrions être à même de faire grossir notre part de marché globale", souligne, pour sa part, Thierry Guimbaud.
Chasse en meute
D’autant que les relais de croissance sont là, notamment au niveau des grands ports maritimes. Citant l’exemple de Hambourg, Isabelle Delon note que "la part de marché du fret ferroviaire y est déjà de 50 %". Désireux de mettre en place un partenariat renforcé avec Haropa Ports, le représentant de VNF conclut de son côté en citant l’exemple de la "chasse en meute qui est dans les gênes des Hollandais et des Belges". Sans doute que cette pratique devra être adoptée par tous les acteurs de la chaîne logistique française pour offrir la solution globale décarbonée appelée de leurs vœux par les donneurs d’ordres.