"L’État aménageur existe-t-il encore ?" Cette question posée par Xavier Bertrand, président du Conseil de surveillance de la société du Canal seine-Nord-Europe et président du Conseil régional des Hauts-de-France, a été le fil conducteur du débat consacré au projet qui s’est tenu au Sénat le 6 décembre.
"Un manque de soutien du gouvernement"
Avenir des ports, retombées économiques locales, enjeux en termes d’emplois et de développement social... un certain nombre de sénateurs ont fait part de leurs questionnements concernant un projet sur lequel le gouvernement semble hésitant.
En chef de file des défenseurs du canal, Xavier Bertrand a critiqué ouvertement le manque de soutien du gouvernement. "Aujourd’hui, l’État n’est pas réglo et envisage de se retirer du projet alors que des engagements ont déjà été pris", souligne Xavier Bertrand.
Un pavé dans la mare
Jetant un pavé dans la mare, Olivier Rolin, sous-directeur du développement et de la gestion des réseaux ferroviaires et des voies navigables du ministère des Transports, rappelle que "l’État ne s’est pas désengagé mais affiche sa volonté de faire les choses sérieusement. La question de financement nous paraît incompatible avec les capacités de l'Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) et nous n’avons aucune garantie sur la deuxième tranche de financement européen, c’est-à-dire celui qui interviendra au-delà de 2020. À ce jour, il n’y a pas d’engagement budgétaire formel."
Des propos qui ont immédiatement suscité des réactions. "La remise en cause de la participation européenne est inacceptable sur ce dossier, j’aimerais que tout le monde ait le sérieux de l’Europe", a répliqué Xavier Bertrand. Une indignation partagée par Valérie Létard, sénatrice du Nord, qui estime que "dans un contexte où l’État traîne sur ce dossier depuis des années, estimons-nous heureux que l’Europe maintienne sa position".