Bac pro fluvial : un bateau-école en construction pour le lycée de Montélimar

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La décision a été prise de construire un nouveau bateau-école, ou plutôt de deux bateaux pouvant être assemblés en convoi, ce qui permettra aux élèves d’apprendre à la fois la conduite d’un automoteur et la technique du poussage.

Crédit photo Région Auvergne-Rhône-Alpes
Pour remplacer le Magellan, bateau-école actuel datant de 1976, la Région Auvergne-Rhône-Alpes fait construire, pour le lycée Les Catalins de Montélimar, un convoi poussé de 86 m permettant la formation aux métiers du transport fluvial de marchandise et de passagers. Les deux bateaux sont entrés en construction en juillet.

La préparation au bac pro fluvial dispensée au lycée de Montélimar concerne douze élèves dans chacune des trois années de formation, soit 36 élèves au total. Un effectif bridé par les capacités d’accueil du bateau-école, le Magellan.

Acquis par la région Rhône-Alpes en 2011 lors du lancement de la formation au CAP transport fluvial au lycée de Montélimar, le Magellan est un automoteur de 103 m de long et 9,55 m de large, construit en 1976. Modifié plusieurs fois depuis sa construction, ce bateau-école, encore en service aujourd’hui, souffre de plusieurs faiblesses. D’une part il ne peut accueillir plus de douze élèves à bord simultanément et dispose de peu de locaux exploitables pour les activités pédagogiques, même si un atelier a été aménagé dans une des cales. D’autre part, les logements du marinier et du matelot étant utilisés comme locaux pédagogiques, l’hébergement mixte à bord est difficile, ce qui ne permet pas d’organiser sereinement des navigations durant plusieurs jours.

Un réaménagement du Magellan a été jugé trop coûteux par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui estime également les frais de maintenance et de fonctionnement du bateau-école trop élevés.

Réactiver le CAP

C’est pourquoi la décision a été prise de construire un nouveau bateau-école, ou plutôt de deux bateaux pouvant être assemblés en convoi, ce qui permettra aux élèves d’apprendre à la fois la conduite d’un automoteur et la technique du poussage.

  • Les promotions pourront aussi être plus importantes, avec un effectif passant à trois divisions de 18 élèves préparant le bac pro.
  • La préparation du CAP pourra aussi être proposée pour douze élèves chaque année. Cette formation au CAP avait été désactivée en 2017 car le lancement de la formation bac pro depuis 2014 saturait la capacité d’accueil du Magellan.
  • Des formations ponctuelles pourront aussi être mises en place : attestation passagers, radar, etc.

"L’idée est d’avoir non plus un seul grand bateau mais deux bateaux plus petits pouvant former un convoi poussé de taille suffisante pour bien former des élèves plus nombreux, avec un coût de fonctionnement plus faible", résume Florence Dubessy, vice-présidente de la Région Auvergne-Rhône-Alpes en charge des lycées.

Des bateaux passagers et marchandises dangereuses

Les deux bateaux prévus sont en effet conçus pour accueillir davantage de personnes. Le bateau pousseur, Auvergne-Rhône-Alpes I, sera le bateau principal du convoi. Avec 51,7 m de long, 7,1 m de large et 1,4 m de tirant d’eau, il permet une navigation sur plusieurs jours grâce à des locaux pédagogiques, de restauration et d’hébergement. À l’arrière, il sera équipé d’une salle des machines classique, avec deux arbres d’hélice et deux moteurs diesel de 300 kW chacun. À l’avant, c’est un groupe diesel électrique qui alimentera le propulseur d’étrave.

Auvergne-Rhône-Alpes II, le bateau poussé, pourra aussi avoir sa propre autonomie de navigation, avec un groupe électrogène alimentant des packs de batteries pour le propulseur électrique orientable arrière ainsi que pour le propulseur d’étrave. Les batteries permettent trois heures de navigation à pleine puissance, avec la possibilité, ultérieurement, de remplacer le groupe diesel par une autre source d’alimentation électrique, comme une pile à combustible. Ce deuxième bateau est équipé d’une grue et d’une aire de chargement de fluides pour l’apprentissage du transport de marchandises, y compris matières dangereuses, alors que le premier, qui accueille les hébergements, est davantage tourné vers l’activité passagers.

"Au-delà de la filière fluviale, il y a un lycée hôtelier à proximité de Montélimar, précise Florence Dubessy. On peut donc prévoir des formations pour les élèves de section hôtelière ou restauration à bord du bateau à passagers." Une complémentarité intéressante, au vu des développements de la croisière fluviale sur le Rhône.

Une construction en Belgique

Les deux bateaux devaient initialement être construits par le chantier naval Meuse & Sambre, auprès de laquelle le marché avait été passé en novembre 2021. Suite à la faillite de l’entreprise, prononcée par le tribunal de commerce de Namur en janvier 2022, c’est le repreneur du chantier, la société Batia Mosa Shipyard Monsin, qui procède actuellement à la construction sur son site d’Andenne, sur la Meuse entre Namur et Liège.

Le coût total du projet, estimé à 9,3 M€, est pris en charge principalement par la région Auvergne-Rhône-Alpes à hauteur de 4,2 M€. Le fonds européen Feder participe pour 2,8 M€ tandis que la contribution de la région Sud est de 407 000 € et celle de VNF et de l’Ademe de 308 000 €.

La livraison est prévue en 2024, afin que les formations puissent se dérouler à bord du bateau-école dès le premier trimestre de l’année scolaire 2024-2025. La Région, lorsqu’elle disposera de son nouveau convoi, procédera alors à la mise en vente du Magellan.

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