Les Régions et autres collectivités locales marquent un intérêt soutenu pour la revitalisation du fret ferroviaire. Néanmoins, dans le cadre du transfert à ces entités d’une partie de la gestion de ce réseau long de 9 000 km environ, le coût de rénovation de ces infrastructures constitue un épineux problème d’autant que les voies continuent de se dégrader en l’absence d’un entretien suffisant.
Porté par les partenaires du consortium industriel (Mecateamcluster, Groupe TSO, Ingerop, CEREMA et TB Maestro) monté à cette occasion, le projet ARTT – Autun Rail Test Track – pourrait constituer une réponse face aux inquiétudes légitimes des Régions qui devront prendre en charge le coût de rénovation des lignes concernées.
Double objectif
Comme l’indique Frédéric Debleds, directeur de Mecateamcluster, "notre objectif est double : développer un système d’aide à la décision suivant les usages (desserte TER, mixte voyageurs / fret ou par trains légers – NDLR) et permettre aux acteurs de la filière ferroviaire d’essayer de trouver une logique d’un ratio coût / performance. Cela impliquera nécessairement la mise en place de nouveaux engins de chantier adaptés à ce type de ligne."
Mais pas uniquement car au travers de la réutilisation de la ligne Autun-Etang-sur-Arroux fermée à tout trafic depuis peu, le consortium va pouvoir mettre en place des planches techniques. Au nombre de cinq sur les sept kilomètres de la ligne à voie unique précitée, ces sections d’un km de long vont permettre de tester différentes configurations. Ces dernières incluent la réutilisation de matériaux usagés et l’utilisation de solutions non utilisées sur le Réseau Ferré National (RFN) mais qui fonctionnent sur les installations terminales embranchées (ITE) comme les traverses en matériaux recyclés.
Des économies de 30 à 40%
Cette nouvelle manière de concevoir la régénération des lignes de desserte fine du territoire pourrait entraîner une sensible réduction des coûts. La diminution qui pourrait en résulter est de l’ordre de 30 à 40 % par rapport aux pratiques actuelles. Une fois qu’il sera financé, l’enveloppe globale étant estimée à 7 millions d’euros dont une partie pourrait être apporté par le programme d’investissements d’avenir (PIA 4), le projet pourrait commencer à être mis en œuvre en 2024-2025.
Et c’est sur ce point que le bât blesse. Le temps d’étude de chaque section sera compris entre dix-huit et vingt-quatre mois. Plus concrètement, les Régions et autres collectivités locales devront attendre jusqu’à sept ans pour disposer de nouvelles solutions leur permettant de régénérer beaucoup plus économiquement les lignes dont elles se seront vues confier la gestion entretemps.