Mieux vaut tard que jamais ! Alors que le transport routier avait bénéficié dès le début de l’année 2022 d’une aide conjoncturelle de 400 millions d’euros (M€) pour contrer une hausse exponentielle du coût de l’énergie, le fret ferroviaire a dû attendre la seconde quinzaine de juillet 2022 pour se voir notifier un soutien financier de la part de la DGITM (Direction Générale des Infrastructures, des Transports et des Mobilités). Cette aide sera, toutefois, limitée à 26 M€ alors que l’Alliance 4F (Fret Ferroviaire du Futur) avait présenté une demande portant sur un montant de 55 M€.
Plutôt une bonne nouvelle
Pourtant, et comme l’estime Aurélien Barbé, délégué général du Groupement national des transports combinés (GNTC), "c’est plutôt une bonne nouvelle. Les acteurs du fret ferroviaire et du combiné rail-route sont, en effet, particulièrement touchés par la flambée du coût de l’énergie. Ce soutien est indispensable pour accompagner la croissance du secteur."
Ces 26 M€ viennent donc s’ajouter aux 170 M€ d’aides annuelles que le secteur a obtenus en septembre 2021 dans le cadre du plan de relance pour favoriser le report modal. Ce nouveau soutien financier sera d’autant plus appréciable que le prix du kilowatt/heure est supérieur de 70 % depuis l’augmentation intervenue en décembre 2021 tandis que le gasoil alimentant les locomotives Diesel a subi également une hausse exponentielle.
Poursuite d’une croissance soutenue
Afin de compenser les 29 M€ manquants, les opérateurs ferroviaires vont donc devoir, entre autres mesures, poursuivre l’optimisation du coefficient de chargement des trains pour tenter de limiter les conséquences de l’envolée du prix de l’énergie. Ils pourront également compter sur une augmentation des volumes, certains opérateurs de transport combiné continuant de connaître des taux de progression à deux chiffres.
Et André Thinières, délégué général d’Objectif OFP, de conclure en indiquant que "la profession espère que cette décision est de bon augure, au moment où le nouveau gouvernement va se mettre au travail pour que les objectifs fixés par la loi, et détaillés dans la Stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire publiée il y a dix mois - doubler la part du fret ferroviaire en dix ans - soient réellement mis en œuvre. Cela nécessitera, en particulier, la refonte du Contrat de performance Etat – SNCF Réseau, dont toutes les parties prenantes avaient souligné les contradictions avec la loi Climat et Résilience et la Stratégie précitée."