Deutsche Bahn est un acteur important pour le transport dans l’industrie automobile. Avec le développement des véhicules électriques les constructeurs allemands doivent repenser leur logistique, et la compagnie nationale de chemins de fer allemande entend bien s’imposer sur le créneau du transport des batteries. Déjà Volkswagen (VW) utilise le train comme principal mode de transport dans son concept logistique-batterie, entre l’usine de composants de Braunschweig (centre de l’Allemagne) et les usines d’assemblage de Zwickau (ex-RDA) et Mlada Boleslaw (République tchèque).
A terme, le rail pourrait transporter 78 % des matériaux nécessaires
DB Cargo transporte également les batteries qui sont montées dans les véhicules hybrides et électriques de Mercedes Benz. "Il n’y a en fait pas d’alternative au rail pour ce type de chargement", estime Kai Birnstein, directeur Automotive de DB Cargo. Cet optimisme est conforté par une étude réalisée par la société de conseil ITCL pour la fédération des constructeurs allemands VDA. Selon cette étude, le rail serait à même de transporter pour l’industrie automobile 2,6 millions de tonnes supplémentaires par rapport aux volumes actuels déjà transportés pour la branche. A terme, le rail pourrait transporter 78 % des matériaux nécessaires au secteur, selon ITCL.
Le potentiel serait particulièrement important du côté des batteries. La route ne serait en effet rentable ni sur le plan écologique ni sur le plan économique en raison du poids des batteries - souvent plusieurs centaines de kilos - et de leur volume. Selon DB Cargo, un train de marchandises peut remplacer jusqu’à 52 camions et réduit les émissions de 80 à 100 % par rapport aux transports routiers. Ces arguments pèsent de plus en plus de poids dans l’industrie automobile. Volkswagen et ses concurrents visent en effet la durabilité pour leurs futures voitures électriques, tant au niveau de la production que de la logistique.
Une croissance exponentielle attendue
Dans ce contexte, DB Cargo mise sur les atouts de son Automotive Railnet européen, qui réalise une logistique ferroviaire intermodale entre les constructeurs, les fournisseurs, les concessionnaires, les hubs et les ports. Chaque jour, jusqu’à 250 trains circulent sur ce réseau, qui propose également des solutions porte-à-porte ainsi que des livraisons. Depuis plus de quatre ans, le réseau transporte également des batteries lithium-ion pour véhicules électriques.
"Nous avons créé des points d’accès pour les fabricants de batteries en Allemagne, en Pologne et en Hongrie, et mis en place de nombreuses prestations logistiques autour de leurs produits, explique Kai Birnstein. DB espère inclure à son réseau les usines de batteries dont l’ouverture est prévue pour les années à venir. Vu que de plus en plus de constructeurs préfèrent faire produire leurs accumulateurs d’énergie en Europe plutôt qu’en Chine, nous nous attendons à une croissance exponentielle, poursuit Kai Birnstein. Nous discutons avec tous les constructeurs automobiles."
Un certain nombre de défis...
Le développement du créneau batteries représente un certain nombre de défis. DB devra par exemple intégrer au réseau les acteurs périphériques, comme le fabricant suédois Northvolt AB, qui coopère avec VW et vient d’agrandir son usine principale dans le nord de la Suède, à Skelleftea.
Aujourd’hui déjà, DB Cargo fait circuler des trains de l’Italie vers la Scandinavie, ou d’Espagne vers l’Europe de l’Est. Le secteur représente également un défi important au niveau de la sécurité, en raison de l’inflammabilité des batteries lithium-ion, qui doivent être emballées et stockées dans des conditions très strictes et nécessitent des processus de transbordement particulièrement sécurisés. Des contraintes prises en considération lors du développement du Battery Center de Brême, pouvant accueillir 1 500 unités sur 3 700 m2, près du site de Mercedes Benz.