Régiorail n’en finit pas de renforcer ses positions sur le pourtour méditerranéen. Après être devenu tractionnaire de la nouvelle desserte Vergèze/Fos-sur-Mer en septembre 2018, l’entreprise ferroviaire récidive en s’emparant d’un trafic au départ du port de Sète cette fois.
Desserte hebdomadaire
Car c’est une fois de plus la solution ferroviaire qui a été retenue pour créer une nouvelle desserte ferroviaire entre le port de Sète et la récente usine Aliénor Ciments de Cem’In’Eu à Tonneins (Lot-et-Garonne). Cette liaison est devenue opérationnelle le 16 septembre 2019. Chaque semaine, ce sont ainsi deux convois de vingt-six wagons transportant des conteneurs de clinker (constituant du ciment) en provenance de Turquie et déchargés au port de Sète qui sont acheminés sur une distance proche de 360 kilomètres (km). La capacité de chaque train – sachant qu’une solution routière avait été totalement été écartée – représente l’équivalent de soixante camions.
Pour organiser ce nouveau trafic il a fallu, au préalable, remettre en service un embranchement particulier qui avait été mis en sommeil faute de trafic. C’est SNCF Réseau qui s’en est chargé, tout comme l’attribution des précieux sillons pour faire circuler les nouveaux trains.
S’exprimant devant la presse locale, Franck Dupont, cofondateur et associé de Cem'In'Eu, en charge de la logistique, a expliqué que "les perspectives apportées par le ferroviaire sont prometteuses car les combinaisons d’affrètement multi-usines, l’utilisation de la traction électrique sur les sites, les transports en retour avec des produits finis, voire des affrètements combinés et du ferroutage, sont autant de modalités permettant d’obtenir des coûts de transports compétitifs et un bilan carbone digne des meilleurs de notre métier".
Nouveaux trafics à venir
Les tonnages remis au rail vont encore augmenter au départ du port de Sète au cours des prochaines années. Deux autres cimenteries de Cem'In'Eu, prévues à Portes-lès-Valence et Chalon-sur-Saône, respectivement en 2020 et 2022, seront desservies, principalement par le rail mais aussi par mode fluvial. Les tonnages associés au nouveau trafic, de l’ordre de 140 000 tonnes l’année prochaine, devraient ainsi passer à 230 000 tonnes annuelles d’ici à quelques années. Une partie des 4 millions de tonnes (Mt) accueillies au port de Sète en 2018 est donc appelée à avoir recours au rail à l’avenir.
L’un des meilleurs exemples de ce report modal en cours de structuration étant la création d’une plateforme multimodale sur le port de Sète. Devant se substituer au chantier de transport combiné existant, elle deviendra opérationnelle fin 2020 à l’issue d’un investissement de 6 millions d’euros. C’est au cours du dernier trimestre de cette année qu’interviendra la désignation de l’opérateur privé en charge de son exploitation.