Traversée par une multitude de flux Nord-Sud et se présentant comme la première base logistique d’Europe avec de nouvelles implantations majeures à venir (notamment autour d’Orléans), la Région Centre-Val de Loire entend redonner au fret ferroviaire une partie de la place qu’il a perdue au cours des décennies écoulées. “Doubler le trafic et porter la part modale du fret ferroviaire à 20 % dans un premier temps, tels pourraient être les objectifs portés par un groupe de travail interrégional associant le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) de Centre-Val de Loire et ses homologues du Grand Ouest et de la façade Atlantique”, explique Eric Chevée, président de l'organisme.
Pour la création d’un cluster du fret ferroviaire
Ce n’est pas là la seule proposition émise lors du récent colloque qui s’est tenu à Orléans sur le thème : “Pour une relance du fret ferroviaire en Région Centre-Val de Loire”. Cette rencontre, à laquelle l’État était d'ailleurs absent, devait en effet être l’occasion de renforcer la coopération régionale ou interrégionale avec l’ensemble des acteurs, voire même de faire émerger un cluster du fret ferroviaire. Pour ce qui pourrait alors constituer une première en France, ce cluster associant tous les acteurs de la filière aurait notamment pour rôle de rendre moins complexe l’environnement du fret ferroviaire et, surtout, de trouver des solutions pour le redévelopper. En Centre-Val de Loire, les filières pouvant concourir à ce report modal sont parfaitement identifiées. Il s’agit des céréales ainsi que des produits de carrière et industriels.
Les conditions pour réinvestir à nouveau
La Région a, en la matière, déjà apporté sa pierre à l’édifice. Elle a en effet sauvé plusieurs lignes capillaires fret en apportant les financements nécessaires à leur rénovation. Parmi ces lignes figure Blois-Villefrancœur. Mais elle prévient, dès maintenant, qu’elle ne sera en mesure de réinvestir sur ces lignes à hauteur de 50 % que si l’État (et ses partenaires) s’engage à apporter la même contribution. Elle a en revanche reculé sine die sur la réouverture totale de la ligne Chartres-Orléans. Cet axe aurait pourtant offert aux chargeurs une connexion directe avec le grand port de céréales qu’est Rouen.
La création d’un OFP se fait attendre
En attendant, “il y a un travail de recensement à effectuer sur les terrains embranchés fret”, reconnaît Eric Chevée. L’utilisation d’anciennes friches industrielles pour économiser du foncier pourrait être l’une des voies possibles pour répondre aux besoins des entreprises souhaitant utiliser ou réutiliser le rail pour leurs expéditions.
Il conviendrait également que Centre-Val de Loire accueille un premier opérateur ferroviaire de proximité (OFP). Les tentatives visant à la création d’un tel opérateur à même d’apporter sa quote-part au développement du fret ferroviaire n’ont, pour l’heure, pas abouti. On peut s’en étonner pour deux raisons. La première est qu’il y existe des potentialités avérées de développement importantes du trafic fret. La seconde est liée à l’activisme dont la Région a fait preuve tout ou long de ces dernières années pour tester ou mettre en œuvre des solutions innovantes destinées à favoriser le report modal. Le recours à un OFP dédié en fait incontestablement partie.