"Nous alertons depuis des mois le ministère des Transports mais le gouvernement regarde ailleurs : cette hausse du prix de l’énergie est insoutenable pour tous les acteurs du ferroviaire. Certains opérateurs nous font déjà remonter une situation financière préoccupante et craignent de ne rapidement plus être en mesure de payer leurs factures d’électricité à SNCF Réseau", témoigne Raphaël Doutrebente, président de la commission fret de l’Association française du rail (AFRA) et président d’Europorte, dans un communiqué de presse.
20 % des coûts des opérateurs
Assurant que le poste énergie représente 20 % des coûts des opérateurs, l’AFRA observe une redevance pour la fourniture du courant de traction avec télé-relevage versée à SNCF Réseau qui est passée de de 111,95 euros du méga watt-heure HT en 2022 à 473,51 euros en 2023. Dans ce contexte, l’AFRA en appelle donc à une renégociation "immédiate des contrats pour revenir à un prix de l’énergie soutenable."
De premiers effets
L’association rappelle également qu’à l’heure actuelle, la crise énergétique fait déjà sentir ses premiers effets d’un point de vue opérationnel. "Les trains électriques restent en gare, remplacés par des trains au diesel ou pire par des camions sur nos routes. Le report modal inversé est enclenché, annulant tous les efforts pour développer le fret ferroviaire", estime Alexandre Gallo, président de l’Association Française du Rail (AFRA) et président directeur général de DB Cargo France.
Ces efforts, l’association les chiffrent avec une progression de la part modale de 9,6 % à 10,7 % entre 2020 et 2021. "Les 36 milliards de tonnes kilomètre ferroviaires circulant aujourd’hui en France représentent l’équivalent de 2 millions de circulations de camions en moins sur nos routes", précise l’association.