Tema Transport & Logistique : En quoi votre carrière passée vous a-t-elle préparé à cette nouvelle
fonction ?
Philippe François : J’ai fait preuve de détermination lorsqu’il s’est agi de créer les entités GTIF (formation) et Sécurail (prestations de sécurité, puis entreprise ferroviaire). Pourtant, tout mon entourage professionnel m’avait prévenu que ces créations étaient vouées à l’échec. J’ai également fait partie du tour de table qui a donné naissance à l’OFP Ferrivia.
Enfin, j’ai tout tenté pour aboutir à la remise en service d’une ligne dans l’Ain. Tout ce parcours m’a donc appris que la persévérance était mère de réussite. Surtout, et en y associant mes équipes d’alors, j’ai fait preuve d’innovation en allant par exemple trouver des financements pour la formation des personnels ferroviaires. C’est toute cette expérience accumulée en plus de quatre décennies de carrière que je souhaite à présent mettre à profit au profit de l’association et de sa vingtaine de membres.
TTL : Quelle est votre feuille de route et en quoi s’intègre-t-elle aux actions menées par l’Alliance 4F et l’AFRA ?
P. F. : Je m’inscris dans la continuité des actions initiées depuis treize années par Jacques Chauvineau et André Thinières. L’association qui comprend des membres d’horizons très différents veut défendre et mettre en valeur le fret ferroviaire dans les territoires et dans les ports (maritimes et fluviaux). Nous sommes historiquement enracinés dans les régions et nous pensons que le ferroviaire de demain commence dans les territoires tout en s’étendant jusqu’à l’Europe entière.
La participation d’Objectif OFP à l’Alliance 4F et à l’AFRA permet par ailleurs d’apporter notre regard proche du terrain et de faire remonter les difficultés que peuvent rencontrer les petites structures. Nous avons notamment été à l’initiative de la réalisation et des propositions de modification de la fiche TRA SE 116 (dans le cadre des Certificats d’économie d’énergie), laquelle permet aux chargeurs de bénéficier de bonifications dans le cadre d’un report modal route/fer pouvant aller jusqu’à 14 %.
TTL : Sur quelles actions fortes travaillez-vous pour les six mois à venir ?
P. F. : La première figurant sur l’agenda est la préparation de notre rencontre annuelle qui aura lieu à Paris le 28 novembre 2023. Je souhaiterais qu’elle porte un message positif après toutes les difficultés endurées ces derniers mois. À commencer par tout ce qui concerne la formation, le recrutement et l’innovation. Il nous faut agir en ce sens car l’objectif clairement fixé par l’Etat est toujours de doubler la part modale du fret ferroviaire d’ici à 2030. Il faut, parallèlement, simplifier les contrôles réglementaires et mutualiser les procédures afin de rendre le rail plus accessible. Il convient aussi de s’engager vigoureusement dans un nouveau schéma de maintenance des infrastructures adaptées à l’importance des circulations. Enfin, nous devons accentuer notre présence dans les territoires afin de faciliter les initiatives à l’exemple de ce qui a été mis en œuvre par l’un de nos membres (OFP Sud-Ouest) pour relancer en très peu de temps une petite plateforme de transport combiné à Puyoo, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Je souhaiterais enfin que nous soyons en mesure de fédérer toutes les initiatives permettant de favoriser l’intermodalité du ferroviaire avec les différentes parties prenantes que sont les camions, le fluvial, les vélos cargos..., cette action s’inscrivant résolument dans un contexte de protection de l’environnement et de décarbonation.
En conclusion, je suis partisan de l’innovation et du dialogue.
