Tema transport & Logistique : Quelles mesures mettez-vous en œuvre pour améliorer la qualité de service des circulations fret ?
Paul Mazataud : Les indicateurs sont au vert. Tout d’abord, en ce qui concerne la quantité : nous avons augmenté le volume de notre offre de sillons fret de 72 % depuis 2020. Nous donnons ainsi plus de choix et plus de visibilité à nos clients. La qualité s’améliore aussi. Nous parvenons à répondre à 89 % des demandes de nos clients par une attribution ferme de sillons. Ce taux ne dépassait pas 70 % en 2013. Aujourd’hui, nous sommes donc en mesure de satisfaire la quasi-totalité de la demande avec une offre qui est présentée tôt : notre offre catalogue est élargie, plus claire et prend mieux en compte les travaux.
TTL : De quelles avancées pouvez-vous nous faire part dans les domaines des chantiers de transport combiné et des lignes capillaires ?
P. M. : Depuis quelque temps nous augmentons la capacité des terminaux du transport combiné avec des investissements importants sur trois sites majeurs : Vénissieux (près de Lyon), Valenton (au sud de l’Île-de-France) et Les Aubrais (près d’Orléans). Ces trois projets sont en cours et sécurisés. Nous nous inscrivons dans une démarche de long terme qui va accompagner le développement du marché du transport combiné. Nous avons, par exemple, un autre projet à Rennes. Ces initiatives nationales s’accompagnent d’initiatives prometteuses liés à des sites de plus petite taille. Nous avons par exemple accompagné Geodis qui a démarré un petit chantier de transport combiné dans les Pyrénées Atlantiques, à Puyoô. C’est un terminal qui a pu être mis en service rapidement pour répondre à une vraie demande locale.
Concernant les lignes capillaires, les investissements ont considérablement augmenté pour atteindre 200 M€ d’engagements en cumulé sur les années 2021 et 2022. Les discussions en cours concernant les CPER et le nouveau plan d’investissement fret de 4 Md€ à l’horizon 2032 nous amènent à prévoir que le rythme va rester élevé dans les prochaines années. Nous sommes même parvenus à rouvrir une ligne de 33 km entre Saint-Varent et Parthenay (Deux-Sèvres) avec un trafic attendu de 1,5 million de tonnes par an.
TTL : Le grand axe ferroviaire France – Italie est interrompu en Vallée de la Maurienne depuis le 27 août 2023. Comment vous organisez-vous pour apporter des solutions de repli aux entreprises ferroviaires concernées par cet itinéraire et quel calendrier prévisionnel de reprise des circulations prévoyez-vous ?
P. M. : À la suite de l’éboulement du 27 août dernier, SNCF Réseau et les gestionnaires d’infrastructure suisse et italien se sont entretenus pour trouver une solution la plus rapide et la mieux adaptée possible à la demande des clients fret, chargeurs et transporteurs. Ainsi, conjointement, nous avons été en mesure d’assurer l’accompagnement de nos clients et d’adapter les sillons des plans de transport de bout en bout. Des itinéraires alternatifs ont pu être proposés à nos clients de et vers l’Italie, via les points frontières de Vintimille ou Bâle (via la Suisse).
Les travaux de purge et de sécurisation de la falaise sont en cours. À l’issue de cette étape indispensable, nous serons en mesure de consolider un planning de renouvellement des installations ferroviaires et d’envisager un horizon pour la reprise des circulations.