À l’image d’autres Régions comme Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, Les Hauts-de-France s’engagent résolument pour le fret ferroviaire. Elle vient de le démontrer au travers de deux dossiers "pour lesquels nous avons un peu été mis devant le fait accompli. Sans notre intervention financière, il n’y avait pas d’autre choix que de fermer ces lignes", souligne Franck Dhersin, vice-président de la Région Hauts-de-France en charge des transports.
Des conséquences du retard du CPER 2015-2020
La première de ces lignes est Valenciennes-Quiévrain. En l’absence de travaux, et compte tenu de son état dégradé, cette ligne était menacée d’une prochaine suspension d’exploitation. Une situation d’autant plus étonnante que sa remise en état avait été inscrite au Contrat de Plan Etat-Région (CPER) 2015-2020. La Région Hauts-de-France a donc accepté d’apporter sa contribution financière à la remise en état de la ligne qui s’étalera sur 35 mois à compter de début novembre 2019. Elle sera de 1,642 million d’euros (M€), soit 19 % de l’enveloppe globale de 8,3 M€ partagée avec l’État et SNCF Réseau.
Eu égard à son niveau de trafic actuel, soit quatre trains par jour couvrant les besoins des sociétés Bombardier, Toyota (trains vers l’Italie, notamment) et Inorec, l’exploitation de la ligne à voie unique longue de 10 km ne sera pas interrompue. Seule une coupure de trois semaines liée à la remise en état d’un ouvrage d’art est programmée en juillet-août 2021. La ligne pourrait, à un horizon restant à déterminer, redevenir transfrontalière. Franck Dhersin confirme, en effet, "que des discussions ont lieu avec nos homologues belges pour faire passer à nouveau des trains de fret entre la France et la Belgique."
Préserver l’emploi au travers du ferroviaire
Les Hauts-de-France n’ont pas joué les pompiers uniquement dans le valenciennois. La Région est aussi intervenue sur une ligne capillaire fret picarde. Courant 2017 et devant, là-encore, des menaces de fermeture pour mauvais état de la voie, elle est devenue propriétaire de la ligne Compiègne-Lamotte-Breuil. Longue de 13,4 km, cette ligne est stratégique en ce sens qu’elle évacue la production de produits chimiques de la société Welschem. Son trafic est de l’ordre de quatre à cinq trains quotidiens. Surtout, l’usine est l’un des gros employeurs du territoire avec 600 emplois environ.
La Région va donc apporter 4,8 M€ pour la remise en état de cette ligne qui devrait durer entre sept et huit mois. Les travaux devraient effectivement commencer au cours du second semestre 2020. La Région prévient dès maintenant "qu’elle interviendra financièrement à nouveau dès lors que l’emploi des usines embranchées aux lignes capillaires fret sera menacé."