C’est dans une certaine discrétion qu’Europorte a démarré des contrats de gestion de maintenance de six lignes capillaires fret au cours de l’été 2018. Courant sur une période de trois ans, le premier contrat de prestataire de gestionnaire d’infrastructure (PGI) lui a été confié par la Région Hauts-de-France le 8 décembre 2017. Il concerne les ex-lignes départementales Berry-au-Bac-Guignicourt (Aisne) et Saint-Quentin - Origny-Sainte-Benoite (Aisne). En sus de l’important trafic remis par la société Tereos (sucre), cette dernière ligne présente aussi la particularité d’être exploitée à des fins touristiques. Confiée à Socorail, une filiale d’Europorte, sous la marque Europorte Services, l’exploitation de ces deux lignes a effectivement commencé mi-2018.
Et un second en Grand Est
En Région Grand Est cette fois, Europorte est devenu Gestionnaire d’Infrastructure Conventionné (GIC), pour une durée de 3 ans, de quatre lignes capillaires fret d’importance majeure au début de l’année 2018. Sur trois des quatre lignes concernées – Oiry - Esternay (67 km), Dugny - Verdun, Neufchâteau - Gironcourt et Pont-Saint-Vincent - Rosières –, Europorte assure également la traction de trains de fret.
Pour assurer la maintenance de la voie et de la signalisation à partir de début juillet 2018, Europorte a toutefois dû obtenir au préalable le certificat de sécurité auprès de l’EPSF (Etablissement public de sécurité ferroviaire). Les prestations sont, depuis, assurées par une dizaine de personnes nouvellement recrutées.
Des résultats
S’expliquant sur l’extension du périmètre d’intervention d’Europorte, son président, Pascal Sainson, souligne que "ces deux nouveaux contrats constituent une prolongation évidente de nos savoir-faire sur les ports de Dunkerque, Le Havre, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Strasbourg. Mais pas seulement, puisque nous assurons également la maintenance de l’ex-ligne départementale landaise Laluque - Tartas ainsi que celle du Bec-d’Ambès. Ces prestations de gestionnaire d’infrastructure font partie du cœur de métier de notre maison mère Eurotunnel. Elles ont donc vocation à se développer. Nous serons pour cela à nouveau candidats aux nouveaux appels d’offres que pourrait lancer SNCF Réseau courant 2019, y compris ceux liés aux lignes 7 à 9 également empruntées par des circulations voyageurs".
Réduire significativement le coût de maintenance
Car Europorte a des arguments à faire valoir pour réduire significativement le coût de maintenance des lignes concernées. Son personnel est hautement polyvalent, ce qui signifie qu’il est en mesure d’assurer à la fois la surveillance des lignes et leur réparation le cas échéant. Sa structure, marquée par la mutualisation des moyens, engendre aussi une réduction substantielle des frais généraux et d’ingénierie. Tant et si bien que la société revendique un prix moyen de maintenance au kilomètre inférieur d’au moins 20 %, voire plus, à ce qui se pratiquait auparavant. Enfin, "nous mettons un point d’honneur à rendre le réseau en meilleur état que celui dans lequel nous l’avions trouvé initialement. Cette politique du « je maintiens et j’améliore » fonctionne assurément. J’en veux pour preuve la disparition quasi-complète des incidents liés à l’état de la voie, incluant les déraillements, sur les infrastructures que nous avons reprises à partir de 2009", conclut Pascal Sainson.