Le gestionnaire d’infrastructure ferroviaire néerlandais ProRail a annoncé une augmentation de 10,5 % des redevances d’infrastructure pour l’année 2024. Selon l’entreprise, la hausse aurait même dû atteindre 14 % pour tenir compte de la pénurie en matériel et de l’inflation.
De l’augmentation du coût des matériaux
L’évolution des prix des redevances est fixée sur la base d’un calcul effectué à partir des taux d’inflation des deux années précédentes, de l’année en cours et de l’année suivante. Afin d’éviter une envolée des tarifs et pour satisfaire transporteurs et expéditeurs, ProRail s’est basé sur l’hypothèse très optimiste d’un taux d’inflation à 0 % en 2024.
"La hausse des tarifs est importante du fait de l’augmentation du coût des matériaux liée à l’inflation, explique ProRail dans un communiqué. Une hausse plus faible n’est pas envisageable pour cette raison. Il en résulterait un déficit financier qui nous empêcherait de mener à bien l’ensemble des activités de gestion et d’entretien prévues."
Un soutien au port de Rotterdam
La hausse du prix des sillons fait suite à une longue période de baisse des prix. En 2018, les Pays-Bas avaient opté pour une baisse des prix des sillons sur le réseau néerlandais à un niveau comparable à celui des redevances d’utilisation sur le réseau allemand. La mesure, valable jusqu’à la fin de l’année 2023, avait pour but de soutenir le port de Rotterdam face à la concurrence des autres ports de la mer du Nord. Les Pays-Bas avaient à cet effet accordé une subvention publique de 12 à 14 millions d’euros par an à ProRail.
La Haye estimait alors que la subvention n’était pas contraire au droit européen de la concurrence, et que l’augmentation du volume du fret ferroviaire autour de Rotterdam contribuait efficacement à la protection du climat. Le paquet de mesures alors adopté comprenait également la généralisation des trains de jusqu’à 740 mètres circulant aux Pays-Bas.