La Région Nouvelle-Aquitaine ne se bat pas uniquement pour le maintien des lignes voyageurs irriguant son territoire. Elle consacre également un important effort financier au sauvetage des lignes capillaires fret, ce soutien devant, entre autres, servir à encourager le report modal. C’est dans ce contexte, renforcé par la Loi sur les Mobilités (LOM), qu’elle va engager près de 12 millions d’euros (M€) d’investissements dans trois lignes capillaires fret des Landes.
Plusieurs lignes concernées
Le chantier le plus important sera conduit sur Laluque-Tartas, une ligne appartenant à la Région. Non moins de 6,5 M€ seront mobilisés pour la régénération de la voie à partir de l’été 2020. Ainsi, le trafic du maïs qui était provisoirement arrêté suite à un déraillement survenu en 2018 pourra reprendre. L’enjeu est d’autant plus grand qu’au-delà des 20 à 30 000 tonnes de trafic apportées par une papèterie, le maïs représente à lui seul un apport annuel de 150 000 tonnes.
La réouverture de la ligne Mont-de-Marsan-Barcelonne-du-Gers est tout aussi attendue. Car là-encore, le maïs représente à lui seul entre 70 000 et 100 000 tonnes annuelles suivant les années. "En prolongement d’une convention de financement signée avec SNCF Réseau récemment, le début des travaux de régénération de la ligne à voie unique pourrait intervenir à l’automne 2020", confirme Renaud Lagrave, vice-président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des infrastructures, transports et mobilités,. Tant et si bien que le trafic ferroviaire pourrait reprendre dès le début de l’année 2021.
Un chantier suivi de près
Enfin, la Région se prépare également à rouvrir la ligne désaffectée d’Ychoux. Là, le linéaire est beaucoup moins important puisqu’il ne concerne que 2 kilomètres desservant une zone industrielle. Mais l’un des attraits majeurs de ce dossier à 1,9 M€, c’est qu’il va servir de théâtre à une expérimentation menée par la filiale ingeniering commune à la SNCF et RATP, Systra. Cette société va pouvoir y développer un nouveau procédé de régénération des voies qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet. Les travaux devraient être terminés juste à temps pour l’implantation d’une société de nettoyage de wagons-citernes.
Mais ce nouveau trafic initié à partir de 2021 ne sera pas le seul. D’autres sociétés en mesure d’apporter des tonnages au rail ont déjà été approchées. Ainsi, et au-delà, la-encore, du maïs (présence d’un silo sur la ligne), de nouveaux trafics liés à de la ferraille et à des pneumatiques pourraient voir le jour. En attendant, la Région Nouvelle-Aquitaine s’apprête à rencontrer à nouveau son homologue d’Occitanie dans deux semaines dans le cadre de la réouverture de la ligne capillaire fret Agen-Auch.