Dans son sixième bilan ferroviaire, l’Autorité de la régulation des transports (ART) dresse un panorama du secteur en 2021. Son constat : "le transport ferroviaire de marchandises connaît un rebond assez marqué en 2021".
Revenu à 99 % de son niveau de 2019, le mode ferroviaire (au niveau global - voyageurs et marchandises) a capté la reprise du transport de marchandises en 2021 avec un rebond à 105 % du niveau de 2019 pour le mode ferré contre 99 % pour le routier et 94 % pour le fluvial. Sa part modale revient ainsi a son niveau de 2017.
Une activité en hausse
En effet, en 2021, l’activité du fret ferroviaire a grimpé de 5,4 % en tonnes.km par rapport à 2019. Une progression qui a particulièrement concerné le trafic domestique, en hausse de plus de 7 % en 2 ans, mais aussi le trafic international (+ 3,6 %).
"Le nombre de circulations de trains de fret apparaît en revanche en hausse assez modérée par rapport à 2019 (+ 1,2 %), et en net recul par rapport à 2017 (- 7,5 %). La croissance forte du trafic est ainsi à relier à la poursuite de la massification des trains de fret et à une hausse de l’emport moyen de près de 50 tonnes par train depuis 2017", observe l’ART.
Le combiné gagne du terrain
Cette croissance du trafic fret a été notamment impulsée par les activités de transport combiné, qui ont progressé de plus de 20 % depuis 2019 avec 13,9 milliards de tonnes.km réalisées en 2021 (contre 10,8 milliards en 2018), représentant 39 % des activités ferroviaires de marchandises.
"Opérant sur des trajets ferroviaires longs, ce segment de marché est concentré autour d’un nombre limité de tractionnaires mais attire un plus grand nombre de candidats autorisés à la réservation de capacité de sillons. Le transport combiné montre en revanche des niveaux de ponctualité plus dégradés que le transport conventionnel", constate l’ART. De son côté, le transport conventionnel a chuté de 3 %.
Une répartition des contrats concurrencée
En 2021, quatre entreprises ferroviaires ont assuré la traction de 93 % des marchandises. "Si le marché de la traction ferroviaire est concentré, la répartition de la commande de capacité auprès du gestionnaire d’infrastructure laisse apparaître une répartition des contrats auprès des chargeurs plus concurrencée", assure l’ART. Sur la période observée, l’opérateur historique Fret SNCF cède de nouveau 3 points de part du marché, au profit de Captrain France, autre structure du groupe SNCF, qui devient la seconde entreprise ferroviaire du secteur avec 14 % des tonnes.km réalisées en 2021.
Après une chute de 10 % en 2020, les recettes des entreprises ferroviaires ont progressé de 16 % sur la période étudiée. "La prise en charge exceptionnelle des redevances d’infrastructure et la poursuite de la "compensation fret" par l’État ont été reconduites en 2021 et s’établissent à respectivement 54,2 millions d’euros et à 98,7 millions d’euros. L’État a également introduit une nouvelle aide au wagon isolé en 2021 pour un montant de 70 millions d’euros", explique l’ART.