La compagnie de chemins de fer suisse CFF a procédé à de profonds changements au sein de sa filiale fret, CFF Cargo, qui repasse sous le giron de l’Etat après une courte expérience de trois ans à actionnaires multiples. La CFF sera à l’avenir seule actionnaire de CFF Cargo. En 2020, Swiss Combi SA avait repris 35 % des actions de CFF Cargo, donnant une part du capital à quatre partenaires : Planzer Holding (40 % de Swiss Combi), Camion Transport (40 %), Bertschi (10 %) et Galliker Holding (10 %). Ces quatre sociétés ont recédé leurs parts à CFF, sans divulguer le prix de vente. "La nouvelle structure de l’actionnariat est due à l’évolution des conditions cadres et à une éventuelle promotion étatique du trafic par wagons complets, explique CFF dans un communiqué. Le nouveau contexte exige une séparation claire des rôles d’actionnaire et de client. La coopération avec les quatre prestataires logistiques restera étroite, et prendra la forme d’un partenariat stratégique."
Renforcer le trafic marchandises
Le rachat des actions de Swiss Combi - et la mise en place d’une nouvelle direction du trafic marchandises - vont permettre à CFF de renforcer le trafic marchandises, tout en le dirigeant directement. Ces changements font partie du concept "Suisse Cargo Logistic" que la compagnie a présenté à l’automne 2022. Sous le slogan "plus de trains pour plus de marchandises", la CFF veut transporter 60 % de marchandises en plus dans le pays d’ici 2050. A cet effet, cinq nouveaux terminaux de transbordement sont prévus pour le trafic combiné entre Genève et Saint-Gall.
Le parlement fédéral doit encore se prononcer
Ces annonces se font alors que le Conseil fédéral (gouvernement suisse) vient de présenter des propositions visant à renforcer durablement le trafic ferroviaire de marchandises sur l’ensemble du territoire, en particulier le trafic par wagons complets isolés.
Selon la CFF, ces transports ne peuvent pas être exploités de manière rentable sous leur forme actuelle. Le trafic de marchandises par wagons complets,"ne peut être exploité de manière à couvrir ses coûts et ne répond pas aux exigences de la rentabilité", souligne le communiqué, tout en présentant "un apport déterminant à la sécurité de l’approvisionnement, au bon fonctionnement de l’économie et de la société et qu’il contribue à la réalisation des objectifs climatiques". Le parlement fédéral doit encore se prononcer sur le concept.