Le coût des transports ferroviaire en Allemagne pourrait augmenter de façon dramatique d’ici la fin de l’année, selon l’association des utilisateurs du fret ferroviaire, Die Güterbahner. Deux facteurs pourraient expliquer cette hausse : la hausse prévue du prix des sillons de la filiale ferroviaire nouvellement créée de Deutsche Bahn, DB Infra Go, d’une part, et la suspension de la promotion du prix des sillons d’autre part. L’association Die Güterbahner parle d’un "signal inquiétant" pour le secteur.
Réductions d'aides
DB Infra GO AG, lancée début 2024, a annoncé une hausse des prix des sillons de 13,4 % à partir de 2025, soit une hausse d’une ampleur sans précédent. A cela s’ajoute le paquet de mesures d’économies budgétaires décidées par le gouvernement fédéral, après que la Cour constitutionnelle a retoqué le budget 2024 en novembre dernier. Le gouvernement a depuis considérablement réduit l’aide au prix des sillons. Les deux facteurs combinés pourraient mener à une hausse de 113 % par rapport à décembre 2023, selon Die Güterbahner, et faire passer le coût d’un train de marchandises standard de 1,22 euro par train-kilomètre à 2,60 euros fin 2024.
"Nous risquons d’assister à un nouveau coup bas pour le transport ferroviaire de marchandises", estime Peter Westenberger, le directeur du réseau Die Güterbahner. L’Agence fédérale du réseau doit encore se prononcer sur les mesures annoncées. A moyen terme, la spirale des coûts ne peut être stoppée que par une réforme du système de prix des sillons, selon l’association.
Protestations et réclamations
Des protestations ont été organisées dans toute l’Allemagne mi-janvier contre les projets ferroviaires du gouvernement. Die Güterbahner, qui participait au mouvement, réclame davantage d’investissements dans le développement des infrastructures et la compensation des désavantages du rail par rapport au fret routier. "La hausse du prix du sillon ne peut avoir lieu que si la qualité du réseau augmente en conséquence", plaide Die Güterbahner, qui réclame au gouvernement une politique conséquente, afin d’augmenter la part du fret ferroviaire à 25 % du total d’ici 2030.