Fret SNCF : Le comité d'établissement alerte sur l'emploi et la menace de filialisation

Les représentants du personnel vont interpeller la direction sur un éventuel projet de filialisation de l'entreprise.

Crédit photo SNCF
Selon le Comité d'établissement de Fret SNCF, l'entreprise ferait l'objet d'un projet de filialisation, officiellement démenti par la direction mais relayé lors de réunions managériales. Un point qui figurera à l'ordre du jour de la réunion plénière du 18 octobre, aux côtés des suppressions d'emplois. 

La réunion plénière du Comité d'établissement de Fret SNCF, ce mercredi 18 octobre, risque d'être tendue. Les représentants du personnel vont interpeller la direction sur un éventuel projet de filialisation de l'entreprise. Un projet au demeurant démenti, mais les élus veulent "une position claire devant une instance officielle".

Rapprochement Fret SNCF/VFLI ?

"Il y a une distorsion évidente entre la communication officielle, qui dément ce projet, et les propos tenus sur le terrain", estime Olivier Petit, secrétaire du CE Fret SNCF. "Lors d'une réunion managériale la semaine dernière, un cadre a annoncé qu'un plan stratégique de refinancement de Fret SNCF allait être présenté fin 2017-début 2018, suivi ensuite de l'annonce d'une filialisation/privatisation de Fret SNCF, qui sortirait alors de l'EPIC", affirme Thierry Nardy, président de la Commission économique.

Cette filialisation se ferait par le biais d'un rapprochement entre Fret SNCF et VFLI, filiale de droit privé du groupe.

Emplois supprimés et concurrence interne

Parallèlement, les élus pointent les suppressions d'emploi, qui, selon eux, étayent cette thèse. "Nous avons perdu 7 500 emplois depuis 2009, pour atteindre aujourd'hui un effectif de 6 000 personnes. Cela représente 600 à 800 emplois de moins par an, et pour la première fois en 2017, il n'y a eu aucune embauche", poursuit Thierry Nardy.

Le CE Fret SNCF dénonce également "une concurrence interne déloyale", regrettant de lourds investissements pour Geodis (4 milliards en 2018, selon eux) sans équivalent côté ferroviaire. Il déplore "des contrats confiés à VFLI plutôt qu'à Fret SNCF", un "recours croissant à l'intérim" ou encore des taux bancaires plus favorables à Geodis qu'à Fret SNCF, ce qui paraît logique au regard de la rentabilité des structures.

Quel modèle ferroviaire ?

Jugeant "infructueuses" les réorganisations menées ces dernières années, le CE Fret SNCF en appelle enfin à l'État, qui doit jouer un rôle de stratège dans le rééquilibrage rail-route. La Cour des Comptes elle-même avait pointé du doigt les contradictions de l'État dans un rapport rendu public le 14 septembre dernier. Le CE Fret SNCF y fait référence, passant en revanche sous silence les écarts de compétitivité soulignés par ce même rapport.

Jean-Cyril Spinetta, chargé d'une mission sur le futur modèle du transport ferroviaire, dans le cadre des Assises de la Mobilité, ne manquera pas de matière pour étudier le volet marchandises. Reste à savoir si les conclusions sont déjà écrites.

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