La croissance rentable d’Europorte n’est pas un vain mot. L’entreprise ferroviaire a une nouvelle fois été bénéficiaire en 2021. Son résultat net ressort à 5 M€ sur un chiffre d’affaires porté à 130,2 M€ (+ 6 %) en 2022. Surtout, c’est l’EBITDA qui a continué sa progression, en atteignant 27,9 M€. "Nous sommes passés d’une marge d’exploitation négative de 6 % en 2016 à une marge d’exploitation positive de 6,6 % en 2021, avec une croissance continue du chiffre d’affaires, souligne Raphaël Doutrebente, président d’Europorte. Nous visons même les 8 % à l’horizon 2025. Cette politique de croissance rentable est à mettre en parallèle avec les 31 % de gains de productivité que nous avons réalisés au cours des cinq dernières années. Au-delà de la révision, de fond en comble, de notre plan de transport, nous avons loué des locomotives à des entreprises de travaux ainsi qu’à d’autres entreprises ferroviaires pour optimiser l’utilisation de notre parc de locomotives".
De nouveaux marchés
Europorte peut également compter sur sa capacité à aller chercher de nouveaux marchés sans casser les prix. Le dernier exemple en date concerne le groupe Lafarge-Holcim. Ce dernier a bénéficié de l’accompagnement d’Europorte pour réactiver l’embranchement ferroviaire de Saint-Pierre-la Cour, près de Laval, et pour relancer le trafic de ciment vers Gennevilliers à partir de mi-2021. "Nous avons démontré, à cette occasion, notre capacité à apporter une solution clés en main puisque nous sommes à la fois entreprise ferroviaire, gestionnaire d’infrastructures délégué (GID) et opérateur sur sites industriels", ajoute Raphaël Doutrebente.
L’année 2022 a démarré sous les meilleurs auspices pour Europorte. L’opérateur s’est en effet vu octroyer un premier contrat de combiné rail-route par Cargo Beamer France. Le nouveau service relie Cologne au port de Sète depuis le 5 mars 2022. Acceptant des remorques au gabarit P400 (4 m de hauteur), la liaison sera opérée au rythme de deux allers-retours par semaine.
Première liaison en combiné rail-route
Mais au-delà de la poursuite de la montée en puissance du service Flex Express, Europorte pourra également compter sur les perspectives offertes par le développement des trains de fret empruntant le tunnel sous la Manche. Permettant tout à la fois de répondre aux problèmes d’engorgement des ports causés par le Brexit et d’éviter les ruptures de charge, ce nouveau service pourrait devenir opérationnel d’ici fin 2022. Reliant le continent à Barking, au sud de Londres, ce trafic pourrait être réalisé en partenariat avec GB Rail Freight et/ou DB Cargo UK.
Seule ombre au tableau et non des moindres, en dehors des conséquences liées à la situation en Ukraine, l’envolée des prix de l’électricité nécessaires à la traction des trains constitue une source de vive préoccupation. "Nous travaillons dès maintenant au sein de l’alliance 4F pour trouver des solutions à ce problème", conclut le dirigeant.