Présentée comme une première en France, la régénération complète de la ligne Château-Gontier-sur-Mayenne/Sablé-sur-Sarthe est désormais engagée. Conduite dans le cadre du Plan de Relance, cette opération d’envergure se poursuivra jusqu’en mai 2024. D’un coût de 33,7 M€, dont 15 % à la charge de la Communauté de Communes du Pays de Château-Gontier (financeur aux côtés de l’État et la Région des Pays de la Loire), ce chantier consiste à renouveler tous les composants sur les 29,7 km de la voie unique avec, pour partie, la réutilisation de matériaux de dépose issus d’autres opérations de régénération sur des lignes voyageurs avoisinantes. Ainsi, "le coût de cette opération a pu être contenu dans des proportions très significatives. SNCF Réseau s’est par ailleurs engagé à ce que la ligne reste en parfait état durant vingt ans minimum", se félicite Philippe Henry, président de la Communauté de communes du Pays de Château-Gontier.
Intensifier le trafic
Si l’arrivée d’un nouvel opérateur, en sus de Fret SNCF, n’est pas à l’ordre du jour, une augmentation très substantielle du nombre de circulations hebdomadaires est en revanche envisagée. "Une fois remise en service au printemps 2024, la ligne pourrait accueillir de nouveaux clients pour l’acheminement de tous types de marchandises : alimentaires, boissons, biens de consommation, équipements automobiles. Nous pourrions ainsi rapidement massifier son trafic en passant de deux allers-retours par semaine, comme c’était le cas avant la fermeture pour travaux de la ligne, à un ou deux trains par jour", ajoute l’élu.
Ces nouveaux trafics s’ajouteraient à ceux existants réalisés par Séché Environnement (transit de machefer d’incinération) et Maisonneuve (produits métallurgiques). Ces sociétés ont déjà prévu de mettre en place du trafic supplémentaire sur la ligne dès lors qu’elle aura été rénovée intégralement.
Une plateforme multimodale en attente
Cette relance de la ligne après travaux pourrait également profiter à la plateforme de transport combiné. Ouverte le 8 avril 2013, cette installation est à l'arrêt depuis le printemps 2016 en prolongement de la cessation d'activité de Combiwest. Servant de base travaux durant le chantier de régénération, cette plateforme rail/route comportant trois voies, dont deux de chargement/déchargement des conteneurs (350 m de longueur chacune), attend toujours qu’un nouvel opérateur s’y intéresse. "Nous espérons attirer des acteurs possédant une dimension extra départementale pour cet outil immédiatement réutilisable et desservi par un reachstacker, conclut Philippe Henry. Je rappelle ici que les tonnages transportés sur la ligne étaient de l’ordre de 200 000 tonnes par an lorsque la plateforme était en service."
