Nexrail prépare l’entrée sur le marché de locomotives hybrides. Le loueur de locomotives luxembourgeois (83 en opération et 50 en commande), dont les acquisitions sont financées par le fonds français InfraVia Capital Partners, a en effet présenté à "des transporteurs de fret et experts industriels européens de renom" la nouvelle locomotive DE 18 Stage V Smart hybrid à Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours, fin juin 2024.
Déclinaison verte de la locomotive Diesel DE 18 déjà commercialisée à plusieurs centaines d’exemplaires par Vossloh Rolling Stock, la nouvelle venue a été commandée à trente exemplaires par Nexrail, plus vingt en option en 2021. Les livraisons débuteront en novembre 2024, une vingtaine de locomotives seront déjà à pied d’œuvre dès la fin de cette même année. Ce sont les marchés français, belges et luxembourgeois qui seront servis en premier, l’Allemagne s’ajoutant fin 2025.
Réduction drastique des émissions polluantes
Sans émissions ni bruit. S’adressant aussi bien aux opérateurs de fret qu'aux sociétés de trains de travaux qui, pour l’heure, n’ont pas été identifiées en France, la version Smart hybrid permet de rouler sans émettre d’émissions polluantes et de bruit, un atout lorsqu’il s’agit de travailler dans les tunnels (une heure d’autonomie), par exemple. À cette fin, la locomotive voit son groupe auxiliaire Hatz et une soute auxiliaire de gasoil d’une capacité de 1 000 litres remplacés par un chargeur et un pack batteries capable de délivrer une puissance de 560 kW. Equipée d’un moteur Diesel de 1 800 kW qui peut fonctionner au (bio)diesel HVO, elle dispose par ailleurs d’un fonctionnement optimisé du stop and start. Au global, ses émissions d’azote et de particules fines sont donc réduites de 98 %.
Des engins dédiés aux opérations de manœuvre lourdes
De véritables locomotives passe frontières. Au plan de la signalisation cette fois, la DE 18 Smart hybrid sera équipée de l’ETCS de niveau 1 dès cette année, lequel s’ajoutera au KVB et à la TVM430. Toujours en 2024, elle sera dotée du TBL1+ pour la Belgique. L’année suivante, le PZB lui sera ajouté pour rouler en Allemagne ainsi que l’ETCS de niveau 2. Ces équipements feront de ces engins dédiés aux opérations de manœuvre lourdes de véritables locomotives passe frontières pour la remorque, également, de trains de fret internationaux.
Des coûts de maintenance réduits. S’agissant du surcoût d’acquisition, un pas que ne peuvent franchir nombre d’entreprises ferroviaires - privilégiant, au contraire, l’utilisation de carburants moins polluants que le Diesel –, Vossloh Rolling Stock précise qu’il est en partie compensé par la suppression d’heures de fonctionnement du moteur Diesel liées à l’utilisation des batteries. Il en résulte des coûts de maintenance réduits.