L'OFP Ferrivia illustre bien les difficultés que doivent surmonter les opérateurs ferroviaires de proximité pour avoir accès aux ressources. Quand ce ne sont pas l'obtention des précieux sillons ou des problèmes d'accessibilité au réseau par suite de travaux, c'est également la mise à disposition de nouveaux moyens de traction qui peut contribuer à retarder, voire à suspendre la réalisation des contrats signés. À cela s'ajoute aussi la baisse des prix du carburant qui favorise incontestablement la route.
Ferrivia n'a, dans ces conditions, pas été en mesure de débuter l'acheminement de ses premiers trains de granulats entre Courzieux et la région lyonnaise en mars 2016. Pourtant, ce contrat portant sur des volumes de 35 000 tonnes par an avait été le premier contrat signé par ce nouvel entrant en 2015.
Deux trafics socles
Ce démarrage avorté n'a pas, pour autant, annihilé toute perspective de développement pour la société. Elle a réussi à sécuriser deux trafics socles. Le premier est lié à l'acheminement de produits de santé entre Sélestat et Belleville-sur-Saône pour le compte de la société Paul Hartmann. Débutée le 16 février 2015, cette desserte s'effectue actuellement au rythme de deux allers-retours hebdomadaires.
Ferrivia vient, par ailleurs, de trouver les partenariats qu'il recherchait à la faveur du lancement courant mars 2016 de ses premiers trains de conteneurs entre Fos-sur-Mer et Chalon-sur-Saône. C'est tout d'abord RDT 13 qui achemine ce convoi hebdomadaire de Fos-sur-Mer jusqu'au triage de Miramas. De là, le trafic est repris en traction électrique jusqu'à destination. Grâce à la collaboration d'Aproport qui gère les plateformes portuaires multimodales de Chalon-sur-Saône et de Mâcon, un second convoi hebdomadaire pourrait être mis en place rapidement.
Atteindre la taille critique
Président de Ferrivia, Olivier Maurel, n'exclut pas d'obtenir un troisième trafic socle. "Mais la taille de notre société, qui devrait atteindre les 3 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année, ne nous rend pas toujours éligibles aux réponses à des appels d'offres de grands groupes. Nous nous mettrons donc en position d'atteindre les 5 M€ de chiffre d'affaires le plus rapidement possible afin d'atteindre la taille critique requise par les clients. Nous pouvons, pour cela, compter également sur le développement de nos trafics spot (à la demande - NDLR). Le dernier en date concerne l'acheminement de bois sur la nouvelle grande Région Bourgogne-Franche-Comté", décrypte le président.
Réinternalisation des opérations
Même si le concept de Ferrivia reste unique en France, il risque de ne pas le rester sous cette forme. La société a, en effet, décidé de réinternaliser certaines des opérations confiées depuis l'origine à Sécurail. C'est cette entreprise bourguignonne spécialisée notamment dans la gestion et l'exploitation des infrastructures ferroviaires qui lui permet, en particulier, de circuler sous son propre certificat de sécurité. Ferrivia pourrait l'obtenir, à son tour, d'ici la fin de l'année 2016.
Au-delà du doublement à la même échéance du capital de la société à 400 000 €, Ferrivia va également se doter de ses propres conducteurs (quatre à six embauches prévues) et de sa propre flotte de locomotives. Déjà, ses moyens de traction ont été renforcés avec l'arrivée récente de sa première locomotive électrique louée auprès d'Akiem. La société prévoit, d'ores et déjà, d'acquérir en propre une première locomotive dans le courant de l'année 2017, avec l'aide possible de la BPI (Banque publique d'investissement).
> S'inscrire à la newsletter WK-Transport-Logistique.fr