Fret ferroviaire : le dossier de régénération économique des lignes capillaires avance

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La nouvelle ligne comportant plusieurs tronçons d’expérimentation sera construite dans le prolongement des voies desservant le site de maintenance d’Erion France.

Crédit photo Olivier Constant 
Prévus initialement sur la ligne Autun - Etang-sur-Arroux, les essais de rénovation économique des lignes capillaires auront finalement lieu sur le site Mecateamcluster de Montceau-les-Mines. Ils pourraient conduire à une diminution des coûts de l’ordre de 30 %.

Dévoilé lors de la précédente édition, le projet pour la rénovation des lignes capillaires a bien évolué. Il n’est plus du tout question, à présent, de réutiliser la ligne Autun - Etang-sur-Arroux pour y conduire les essais. Il s’agit au contraire, et comme l’explique Frédéric Debleds, directeur de Mecateamcluster, "de redimensionner le programme sur notre plateforme. Dans le cadre du programme d’investissement d’avenir (PIA) 4 régionalisé, nous allons donc construire une ligne de 1,2 à 1,4 km de longueur dans le prolongement actuel des voies desservant le site de maintenance d’Erion France. Il comportera différents tronçons de voie d’expérimentation de 200 à 300 mètres de longueur afin de tester différentes solutions permettant d’aboutir à une diminution des coûts de régénération de 30 %. Les travaux de la voie d’expérimentation que nous présentons comme une infrastructure mutualisée basée sur l’innovation seront menés courant 2024. La durée d’expérimentation devrait être comprise entre trois et cinq ans"

Trois pistes

Porté par les partenaires du consortium industriel (Mecateamcluster/SEMCIB, Groupe TSO au travers de sa filiale Offroy, Ingerop, Sateba et Vossloh Cogifer) monté à cette occasion, le projet ARTT – Area Rail Test Track – entend, plus en détail, repenser l’infrastructure pour limiter les coûts de régénération des lignes de desserte fine du territoire. Ces dernières se déploient actuellement sur un linéaire de 9 125 km, dont 8 700 km encore circulés, c’est-à-dire empruntés par des circulations voyageurs et/ou fret. Les trois pistes suivies dans le cadre de la mise en place de la ligne d’expérimentation seront, tout d’abord, le réemploi des constituants de la voie. C’est une piste qui n’est pas nouvelle puisqu’elle est déjà en place depuis 20 ans en Scandinavie. Il va désormais s’agir de se séparer des pièces d’usure pour ne conserver que les pièces structurelles. Comme le soulignent les porteurs du projet, "en plus d’être moins chère, c’est une solution extrêmement bénéfique pour l’environnement. Il en résulte 50 % d’économie sur le bilan carbone ».

Un temps long préjudiciable

La seconde piste a trait à l’optimisation des intervalles de maintenance. Il conviendra donc sur ce point de faire évoluer les référentiels de maintenance. Enfin, la dernière piste concerne l’adaptation par l’exploitant du modèle financier de la ligne à partir de l’usage qui en sera fait et des investissements de régénération en découlant, l’objectif étant parvenir à une réduction de 20 à 30 % des coûts de régénération et de maintenance de la ligne.

On peut dès maintenant se poser la question des délais de réalisation du projet. Certes, les premières discussions avec les Régions pourraient débuter d’ici deux ans, mais combien de lignes capillaires auront été fermées d’ici à 2028 pour cause de mauvais état de la voie ? Le champ d’application pour ce projet, qui devait initialement commencer à aboutir en 2024-2025, risque donc de se réduire à un linéaire de lignes beaucoup moins important que celui précité.  

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