À en juger par l’immensité du site, Saintes a bien été une plaque tournante ferroviaire. Mais la chute drastique des activités fret ainsi que celles liées à la maintenance des matériels voyageurs ont fait péricliter ses effectifs. C’est donc pour relancer ce territoire que la Région Nouvelle-Aquitaine crée actuellement Ferrocampus ®. À l’image de ce qu’elle a déjà fait avec l’Aérocampus Nouvelle-Aquitaine, la Région porte sur les fonds baptismaux un "campus technopolitain" d’ambition européenne.
Trois thématiques principales
Ses trois thématiques principales sont les suivantes :
- un site dédié aux enjeux technologiques et la digitalisation du transport ferroviaire bas carboné,
- un site dédié aux enjeux des systèmes coopératifs et autonomes,
- un centre d’expertise national et européen pour la revitalisation des voies dites secondaires.
Et c’est bien ce dernier point qui intéresse directement le fret ferroviaire. Car ce sont près de 40 % des trains de fret qui empruntent ce réseau de lignes capillaires avec ou sans trafic voyageurs.
Abaisser le coût de rénovation par l’innovation
Compte tenu de la problématique récurrente de manque de moyens financiers pour assurer leur régénération, il convient donc d’innover. C’est donc sur Ferrocampus ® où seront présents l’ensemble des acteurs de la filière ferroviaire que seront développés de nouveaux concepts d’optimisation de la maintenance. Il devrait en résulter un allègement sensible du coût de rénovation et d’entretien des lignes capillaires. C’est d’ailleurs sur la ligne désaffectée d’Ychoux (Landes) que sera menée une expérimentation menée par Systra. Cette société va pouvoir y développer un nouveau procédé de régénération des voies qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet.
En attendant, "c’est dès 2021 que la Région Nouvelle-Aquitaine finalisera le processus d’acquisition des terrains qui lui permettront d’accueillir une partie des 24 acteurs qui sont déjà intéressés par le projet. L’ouverture de Ferrocampus ® devrait ensuite intervenir à l’horizon 2024-2025 à l’issue d’un investissement d’une cinquantaine de millions d’euros. Toutefois, les premières formations devraient se tenir sur Saintes dès 2021 sur des espaces disponibles et opérationnels", indique en guise de conclusion Xavier Mallardeau-Castanet, directeur de projet Ferrocampus ®.