La récente montée au créneau de l’Association française du rail (Afra) trouve sa pleine justification une semaine après le début de la grève des cheminots. Par un communiqué publié le 29 novembre, l’instance contestait, en effet, la décision de la SNCF de neutraliser l’ensemble de la circulation de fret ferroviaire du 4 au 9 décembre.
Moins de 10 % du trafic fret acheminé
Finalement, le travail réalisé avec SNCF Réseau "a permis de faire passer moins de 10 % du trafic fret habituel et ce, sur des parcours limités, jamais de bout en bout, explique Franck Tuffereau, délégué général de l’AFRA. Avant de poursuivre : la grève est très suivie chez les conducteurs, de l’ordre de 75 à 80 %. Elle l’est, en revanche, moins dans les postes de signalisation où le pourcentage de grévistes est de l’ordre de 20 %. Mais nous sommes assez étonnés de constater que le personnel d’encadrement qui, d’ordinaire, pallie pour partie à l’absence de conducteurs, suit assez fortement le mouvement de grève".
Pour l’heure, il n’existe aucune perspective de sortie de crise, la grève étant toujours très suivie par les conducteurs. SNCF Réseau n’a, de son côté, aucune visibilité pour les jours à venir étant toujours tributaire des dépôts de grève au jour le jour. Ensuite, lorsque la situation sera débloquée, plusieurs jours seront nécessaires pour procéder au dérouillage du réseau (nécessaire au bon fonctionnement des circuits de voie). Comme ces vérifications sont effectuées à vitesse très réduite, cela impactera le bon écoulement des circulations.
Impact très important sur les entreprises ferroviaires
Cette situation perturbée devrait donc avoir un impact très marqué sur les comptes des entreprises ferroviaires. Ces dernières ont déjà dû faire face à de nombreux imprévus cette année comme l’interruption des circulations entre la France et l’Italie durant près d’un mois en juillet et celle de la transversale Sud du côté de Béziers en novembre.
Ces conséquences devraient être d’autant plus importantes que les chargeurs pourraient perdre confiance en un mode de transport trop souvent perturbé par les mouvements sociaux (2016, 2018 et 2019). En attendant, l’AFRA tout comme le Groupement National des Transports Combinés (GNTC), réclament la mise en place d’un service minimum à l’instar de ce qui existe pour le service voyageur depuis plusieurs années déjà.