Se présentant comme l’une des régions économiques les plus dynamiques de France, Pays de la Loire ne peut résolument pas appliquer ce qualificatif au secteur du fret ferroviaire. En dépit de la présence du Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire, ce mode de transport n’occupe plus qu’une part minoritaire dans la logistique régionale.
Le déclin est même impressionnant si l’on prend pour base les statistiques de trafic sur les dernières années écoulées. Ainsi, les 11 000 trains de fret qui ont circulé sur le territoire ligérien en 2015 n’étaient plus que 4 000 trois ans plus tard ! De même, seuls vingt sites génèrent à présent du trafic ferroviaire alors même qu’il existait 150 installations terminales embranchées (ITE) par le passé.
Approche pragmatique
Forte de ce constat, la Région va lancer, sous sa maîtrise d’ouvrage et en copilotage avec SNCF Réseau, la réalisation d’une étude stratégique sur l’année 2021. Cette étude aura notamment pour objectif d’identifier les contraintes à lever et de détecter les leviers en faveur d’une relance du fret ferroviaire.
Ce travail va être pour le moins pragmatique en ce sens qu’il va être conduit à partir des besoins des chargeurs et des entreprises ferroviaires. Ainsi, pourront être clairement déterminés les réels potentiels de la filière. Puis, dans un second temps, le recensement des infrastructures existantes ou qui pourraient être réactivées permettra de voir si celles-ci sont suffisantes pour adresser les besoins préalablement identifiés ou s’il faut recourir à des investissements.
Résultats d’ici 18 mois
Une approche confirmée par Roch Brancour, vice-président de la Région des Pays-de-la-Loire en charge des mobilités lorsqu’il souligne que "le potentiel ne dépend pas uniquement de l’infrastructure. Il dépend également du niveau de services et de l’existence de hubs pour le transbordement des marchandises". Sur ce dernier point, Pays-de-la-Loire ne figure pas parmi les bons élèves de la classe car elle est démunie à la fois d’un chantier actif de transport combiné rail-route et d’un triage digne de ce nom.
L’absence d’une relation transversale de qualité desservant un axe Ouest-Est constitue également un lourd handicap pour le développement des liaisons combiné. Cela ne devrait plus constituer un handicap dès lors que la section Nevers-Chagny aura été électrifiée. Mais ce chantier ne sera pas achevé avant plusieurs années.
Mais il faudra attendre mi-2022 et la livraison des résultats de l’étude pour que soit potentiellement engagée une réelle accélération dans le report modal du transport de marchandises. En attendant, le Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire et le Conseil Régional ont demandé l’intégration de l’itinéraire Saint-Nazaire-Tours au corridor (de fret) Atlantique et au réseau transeuropéen de transport (RTE-E).