Fret ferroviaire : la filière toujours dans l’attente d’un soutien pour l’électricité

Le tarif pour l’électricité proposé par SNCF Réseau pour 2023 a été multiplié par 8,5, passant de 56 MWh en 2021 à 473,51 MWh. 

Crédit photo Olivier Constant
Confrontés à des hausses exponentielles du prix de l’électricité, les membres de l’Alliance 4F se mobilisent à nouveau pour réclamer une aide gouvernementale. Si cette dernière n’intervient pas à temps, certains opérateurs pourraient disparaître dès 2023.
 

Les participants à la récente journée Fret ferroviaire du futur et OFP 2022 pouvaient penser qu’à l’issue du discours de clôture du ministre des Transports, Clément Beaune, le nouveau soutien demandé au Gouvernement serait concrétisé rapidement. Il n’en est rien si l’on en juge par le dernier communiqué en date publié par l’Alliance 4F (Fret Ferroviaire Français du Futur) le 15 décembre 2022. Celui-ci précise que "près d’un mois après sa rencontre avec le ministre délégué chargé des Transports, l’Alliance 4F déplore le silence du gouvernement concernant l’attribution d’aides pour surmonter la crise énergétique".

Un enjeu crucial

Les deux demandes présentées comme indispensables le 16 novembre dernier concernaient :

  • un plafonnement du prix de l’électricité de traction ferroviaire à hauteur de 180 € par mégawatt-heure (au lieu des 473,51 €/MWh proposés par SNCF Réseau en 2023) ;
  • l’aménagement du dispositif existant d’aide aux péages afin que l’Etat prenne à sa charge l’intégralité des péages fret facturés par SNCF Réseau en 2023.

Tout en soulignant que "le ministre nous a entendus mais pas répondus", André Thinières, délégué général de l’association Objectif OFP, explique que "l’équation actuelle est insupportable, en particulier pour les petites entreprises ferroviaires (EF). Il leur faudrait sensiblement augmenter leur prix pour survivre. Leurs clients n’y sont pas prêts. Certaines EF pourraient même rebasculer la traction de leurs trains vers le Diesel. Il convient donc qu’il y ait un maximum de cohérence pour que l’objectif de doublement du fret d’ici à 2030 ne soit pas remis en cause par le risque d’un report modal inversé".

Des réponses attendues très rapidement

Aurélien Barbé, délégué général du Groupement National des Transports Combinés (GNTC), abonde en ce sens lorsqu’il souligne que "les transporteurs routiers, clients du transport combiné rail-route, risquent de subir des hausses de 15 à 20 %. Cela pourrait remettre en cause le développement du secteur en 2023. Comme la situation est devenue extrêmement critique, jusqu’à mettre en danger la pérennité de certaines entreprises à brève échéance, nous avons besoin de réponses concrètes du Gouvernement très rapidement".

La situation actuelle n’est pas propre à la France. L’Espagne, où la relance du fret semblait devoir être bien amorcée, connaît les mêmes incertitudes liées à la crise énergétique.

Déjà actif avec l’Alliance 4F, le lobbying des acteurs de la filière du fret ferroviaire devra donc être encore renforcé à l’avenir sous peine que les nouvelles chaînes logistiques intégrant le transport par rail soient remises en question.

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