Fret Ferroviaire : Grand Est triple son effort sur les lignes capillaires

La Région Grand Est va investir près de 48 M€ dans les lignes capillaires fret d’ici à 2028.

Crédit photo Olivier Constant
La Région Grand Est s’engage à plus que tripler son effort financier en faveur des lignes capillaires fret. Cette mobilisation ne garantit pas, toutefois, la pérennisation du réseau, certaines lignes étant vouées à être fermées comme Troyes-Brienne-le-Château.

En place depuis 2018 et ayant vocation à accompagner les projets de pérennisation et de modernisation des lignes capillaires fret, le dispositif CAPFRET est appelé à prendre une nouvelle envergure en Région Grand Est. Les moyens financiers qui lui sont affectés sont, en effet, passés de 2 millions d'euros (M€) à 6,7 M€ par an cette année.

L’augmentation de cette enveloppe ne doit pas, cependant, faire totalement illusion. Elle s’inscrit dans un contexte de hausse exponentielle du coût de régénération des lignes, amplifié par le fait que les travaux sont conduits le plus souvent sur une période de plusieurs années. Ce qui a conduit la Région à mettre en œuvre une contre-expertise pour les investissements à réaliser sur cinq lignes prioritaires. Le montant estimatif des travaux s’établissait à 500 M€ pour une pérennisation à quarante ans.

Pérennité à cinq ans

Compte tenu de ressources financières contraintes, la Région Grand Est, avec l’aide des autres collectivités et de l’Etat, va donc poursuivre ses interventions pour une pérennisation limitée à cinq ans. La première ligne concernée en 2023 sera Coolus-Luyères. Cette ligne bénéficiera d’engagements financiers globaux portant sur 22 M€ en 2022, 13,8 M€ l’année suivante et enfin 10 M€ résiduels en 2024. Au global, les vingt lignes capillaires fret ouvertes à la circulation début 2022 (représentant ¼ des tonnages des lignes capillaires françaises) bénéficieront d’investissements à hauteur de 171 M€ d’ici à 2028 dont 47,98 M€ directement apportés par la Région.

Ce volontarisme régional ne pourra pas, toutefois, préserver l’intégralité des 454 km de lignes (629 km en 2015) existants. La ligne Troyes-Brienne-le-Château (41,9 km) sera neutralisée en 2023 tandis que les lignes Saint-Hilaire-Suippes, Vitry-le-François-Brienne-le-Château et Bricon-Orges passeront au compte de l’autorité militaire pour des questions d’intérêt stratégique.

La responsabilité des chargeurs

D’autres lignes, à l’image d’Amagne-Lucquy-Voncq, pourraient être concernées par un transfert de propriété. C’est notamment le cas de Oiry-Connantre à l’initiative d’industriels. Comme l’explique, en effet, Thibaud Phillips, vice-président Transports et Mobilités de la Région Grand Est, "ce sont plutôt les besoins des chargeurs qui peuvent entraîner ces transferts. Ces mêmes chargeurs doivent, par ailleurs, contribuer aux charges de maintenance des lignes lorsque nous nous engageons dans un processus de pérennisation des lignes."

D’autres Régions pourraient suivre l’exemple de Grand Est et de son dispositif CAPFRET. Des présentations ont été faites lors des Journées Régions de France. Il y a, toutefois, urgence à conduire les opérations de pérennisation, "certains rails et traverses étant déjà en place respectivement depuis plus de soixante-dix et cinquante ans. Sans oublier les ouvrages d’art qui sont, pour la plupart d’entre eux, séculaires", ajoute l’élu régional.

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