Fret ferroviaire : le Grand Est poursuit ses investissements

La Région Grand Est compte 4 000 km de lignes et 160 installations terminales embranchées.

Crédit photo Olivier Constant 
La Région Grand Est entend prendre toute sa part dans le développement du fret ferroviaire. Elle peut compter à cette fin sur le volontarisme de SNCF Réseau pour mettre en place les conditions d’un recours accru au rail.

Souvent citée en exemple pour le dynamisme de son fret ferroviaire 21 % du trafic national transitant par ce territoire – la Région Grand Est fourmille de projets de développement dans ce secteur. À commencer par le triage de Woippy qui est le plus important de France avec plus de 700 wagons triés par jour. Ne fonctionnant actuellement qu’à 75 % de ses capacités, cette installation vieillissante va bénéficier de 81 M€ de travaux d’ici à 2030 pour sa modernisation. La moitié de cette enveloppe sera mobilisée dans les deux ans, 12 M€ ayant déjà été investis dans cet équipement structurant.

Corridor alternatif

L’adaptation des tunnels vosgiens au gabarit P400 (remorques de 4 m de hauteur) constitue un autre sujet majeur pour les équipes de SNCF Réseau. Pour l’heure, sur les sept tunnels qui jalonnent la traversée des Vosges entre Sarrebourg et Saverne, un seul a déjà été mis au gabarit, les six autres restant à traiter. Le gestionnaire des infrastructures ferroviaires a dès maintenant obtenu un financement européen de 50 % des coûts engagés pour les études amont.

Comme l’explique Laurence Berrut, directrice territoriale Grand Est SNCF Réseau, dans une interview accordée à La Lettre Ferroviaire, "c’est un projet à plusieurs centaines de millions d’euros". Avant de poursuivre en évoquant un autre projet structurant : "En Lorraine où le réseau est historiquement bien maillé sans être exploité à sa juste mesure, nous avons posé comme hypothèse de développer et utiliser tout le potentiel des lignes existantes en complément du trafic sur l’artère principale. Ainsi, des trains de fret longues distances traversant la France, qui n’ont pas la nécessité de passer par Woippy, pourraient emprunter un corridor alternatif évitant le sillon lorrain. L’axe évoqué passe par Longuyon, Conflans-Jarny et Onville. L’infrastructure existe déjà. Des trains circulent mais quelques aménagements sont à réaliser. Ils pourraient concerner Conflans-Jarny, voire Chalindrey".

Fort enjeu financier autour des capillaires

La mobilisation paie, par ailleurs, en Grand Est autour du sort des vingt-cinq lignes capillaires fret totalisant un linéaire de 483 km. Un tour de table de 71 M€ a été réuni en 2022 pour financer la pérennisation de dix d’entre elles jusqu’en 2025-2026. Cette année, ce sont les sections Roeschwoog-Beinheim – pour la desserte de l’industriel Roquette – et Conflans-Batilly qui sont concernées. Ces travaux passeront à la vitesse supérieure en 2024 avec le traitement des lignes Coolus-Luyères et Oiry-Esternay. Ces deux opérations mobiliseront à elles seules 51 M€. À noter encore que la voie d’accès au port de Strasbourg et la ligne Pont-Saint-Vincent-Rosières-aux-Salines feront également l’objet de travaux.

Le tableau serait parfait s’il n’y avait pas l’hypothèque des quinze lignes capillaires restantes. Pour traiter ces lignes-là, les besoins de financement portent sur près de 170 M€. "Des discussions sont en cours, nous ne savons pas si cela sera porté par le CPER et/ou par une démarche complémentaire en lien avec l’annonce par le ministre des Transports, Clément Beaune, d’une enveloppe de 4 milliards d’euros dédiée au fret ferroviaire", conclut la dirigeante.


 

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