Fret SNCF avait été trop prudente dans ses prévisions d’activité révélées en mars 2022. Car ce ne sont pas 3 % mais bel et bien 8 % de hausse d’activité qui ont été enregistrés à fin août 2022. Certains secteurs se distinguent en la matière, à commencer par le transport combiné rail-route. Celui-ci progresse de l’ordre de 15 %.
Autre vecteur de report modal, le wagon isolé est en croissance de plus de 10 %. Enfin, les céréales connaissent également une hausse notable. Seul le secteur chimique est en retrait du fait, notamment, de certains problèmes techniques rencontrés par les industriels au sein de leurs usines.
Des signes de ralentissement
Les quatre derniers mois de l’année s’annoncent plus difficiles. Comme l’explique Jérôme Leborgne, directeur général de Fret SNCF, "nous observons depuis la rentrée de septembre quelques signes de ralentissement liés à la problématique du coût de l’énergie. C’est en particulier vrai pour les secteurs de la sidérurgie, de l’aluminium et des métaux pour ne citer que quelques-uns d’entre eux. Nous devrions donc terminer l’année en hausse de 6 %."
Alors que 90 % de ses convois sont remorqués en traction électrique, Fret SNCF va donc devoir répercuter la flambée du prix de l’énergie. Une première hausse tarifaire a déjà été mise en place au 1er juillet 2022. Elle n’est, cependant, pas suffisante pour compenser les surcoûts liés aux conséquences de la guerre en Ukraine. De fait, une nouvelle hausse sera répercutée aux chargeurs à partir de janvier 2023. Elle sera équivalente à celle de l’ensemble des acteurs du transport.
Une capacité à conserver des clients majeurs
Cette révision à la hausse des prix ne devrait pas, toutefois, casser la dynamique commerciale observée. De gros clients viennent de renouveler leurs contrats pour une durée de trois ans. C’est en particulier le cas de Total Energies qui va confier à l’opérateur historique des volumes en hausse de 30 %. Le report modal poursuit également ses effets positifs, notamment dans le secteur de la chimie. Ainsi, plusieurs trafics ont délaissé la route pour le rail à la fois en transport combiné et en wagon isolé palettisé.
"Aux côtés d’un renforcement de la composition du Perpignan-Rungis qui passera à quatorze wagons à compter de novembre 2022, nous allons créer dans le même temps une nouvelle autoroute ferroviaire. Le projet a évolué puisqu’il ne s’agit plus d’un Perpignan-Gennevilliers mais d’un Sète-Valenton. Nous allons, ainsi, répondre aux attentes du marché avec ce nouveau train dont la fréquence de desserte initiale sera de trois allers-retours par semaine. Ce nouveau service sera ultérieurement porté à six fréquences par semaine", conclut Edouard Laverny Martin, directeur commercial et marketing de Fret SNCF.