Triste anniversaire pour Euro Cargo Rail, implanté en France depuis 10 ans. Malgré son rang de premier opérateur de fret ferroviaire privé dans l'Hexagone avec 18% de parts de marché, l'entreprise vient de présenter en comité d'entreprise un projet de restructuration sévère.
Retour à la rentabilité prévu en 2018
ECR annonce la couleur : plus question de sacrifier la rentabilité au profit d'une "croissance débridée axée sur une stratégie de volumes". L'entreprise veut sélectionner les trafics "rentables et durables" et réorganiser son activité autour de trois grands "corridors à trafic dense" : Méditerranée, Atlantique et Nord.
Il faut dire qu'en 2016, ECR va terminer l'exercice sur une perte opérationnelle de 25 millions d'euros après avoir accusé un déficit de 13 millions d'euros en 2015. Quant au chiffre d'affaires, il devrait s'établir à 180 millions de chiffre d'affaires, loin des 220 millions d'euros prévus au budget.
La restructuration vise donc d'abord le retour à la rentabilité, prévu pour 2018. Selon Gottfried Eymer, le Pdg d'Euro Cargo Rail, le chiffre d'affaires devrait tomber à 160 millions d'euros en 2017, puis progresser à un rythme de 8 à 10 millions d'euros par an ensuite.
Pertes de clients
Conséquence de cette réorganisation : ECR prévoit de fermer 7 agences sur 28 et de supprimer 300 postes, soit près du quart de l'effectif actuel. Deux agences seraient par ailleurs relocalisées : celle de Valenciennes à Lille, suite à le perte des volumes Vallourec, et celle de Rouen à Alizay, dans l'Eure.
Les fermetures concernent principalement l'ouest, "en raison de la perte des clients céréaliers", justifie ECR.
La nouvelle organisation prévoit aussi une plus grande polyvalence qui permettra de passer de 38 métiers à 22. Ajoutée à la rationalisation du réseau, elle conduira à la suppression d'environ 300 postes, dont 150 postes de conducteurs.
La crise du ferroviaire
Si l'entreprise paye sa course au volume, elle pointe également des facteurs extérieurs pour expliquer ses difficultés :
- D'abord le renchérissement des coûts du fret ferroviaire : "le prix des sillons va augmenter de 4,6% par an pendant les 10 prochaines années", souligne ECR.
- Ensuite la dégradation de la qualité de service : "ECR commande 94 000 sillons par an. SNCF Réseau affiche un taux de réponse de 85% mais seuls 30% des sillons sont exploitables", déplore la filiale de la Deutsche Bahn.
- Enfin la concurrence du transport routier, dont la compétitivité est favorisée par "l'abandon de l'écotaxe et la baisse du pétrole".
> S'inscrire à la newsletter WK-Transport-Logistique.fr