Captrain France n’a pas totalement retrouvé le niveau d’activité qui était le sien en 2019. À 174 M€ en 2022, son chiffre d’affaires a certes progressé de 2,35 % par rapport à 2021, mais il s’inscrit encore en retrait de 4 M€ comparé à l’exercice record de 2019. Quasiment, l’exercice 2022 est un copié-collé de celui de 2021 au niveau des tendances et des volumes sur l’activité de transport de marchandises (activité cargo). L’automobile a continué à pâtir de la crise des composants électroniques tandis que le BTP a reculé du fait d’un ralentissement de la construction. En revanche, et comme s’en félicite Stéphane Derlincourt, président de Captrain France, "l’activité du combiné rail-route a plutôt été bien orientée. En 2022, nous avons ainsi été en mesure de préparer le lancement de nouveaux flux en report modal pour 2023 et gagner des appels d‘offres sur divers trafics, comme celui réalisé pour le compte de Novacarb. Ce nouveau trafic constitue en quelque sorte un petit frère de celui que nous réalisons pour Solvay sur la même origine/destination de Pagny-sur-Meuse - Varangéville".
Conséquences dommageables
Alors que Captrain France avait budgété une hausse de son activité cargo de 8 % cette année, cette prévision a d’ores et déjà été balayée par les conséquences des mouvements sociaux durant le 1er trimestre 2023. C’est plus d’un mois de chiffre d’affaires qui a ainsi été perdu durant cette période. Aussi, des discussions ont été entamées avec SNCF Réseau pour obtenir des compensations.
Devenu premier opérateur de fret alternatif français en 2021 avec une part de marché de 14 %, Captrain France souhaite par ailleurs que le gestionnaire des infrastructures ferroviaires lui présente un plan d’actions afin que les conséquences de cette situation ne se reproduisent plus à l’avenir. Pour autant, la mise en place de nouveaux trafics lui permet d’entrevoir une nouvelle embellie dans le combiné rail-route avec la nouvelle ligne Rennes - Ports de Lille opérée depuis avril 2023 et le lancement du trafic d’automobiles entre Montbéliard et Barcelone. Assuré pour l’heure à raison de deux aller-retours par mois, ce nouveau train est effectué en partenariat avec Captrain Espana pour sa partie espagnole.
Les conducteurs, cette denrée rare
Alors que les appels d’offres se multiplient en faveur du report modal, Captrain France est quelque peu freiné dans son développement pour cause de pénurie de conducteurs. Pourtant, ses deux centres de formation forment chaque année 60 conducteurs. L’entreprise ferroviaire a donc décidé d’aller plus loin en la matière en rajoutant deux écoles de formation cette année. Cela lui permettra ainsi de former entre 75 et 80 nouveaux conducteurs par an. "Nous en appelons donc à l’Etat pour que soit développée une filière formation de conducteurs à l’image de celle déjà existante pour le transport routier. Surtout, nous sommes parallèlement enclins à la possibilité de partager nos centres de formation avec les autres entreprises ferroviaires afin de former plus et ensemble de nouveaux conducteurs de trains", conclut le dirigeant.
