L’ennuyeux avec le fret ferroviaire, c’est qu’il ne dispose pas de statistiques suffisamment récentes pour attester de sa situation. Les résultats d’activité du secteur pour l’année 2022 n’ont été dévoilés que mi-novembre 2023, et encore ne l’ont-ils été que sous une forme très partielle. Cet état de fait n’empêchera pas toutefois la treizième édition de la Journée Fret Ferroviaire du Futur et OFP de faire salle comble le 28 novembre prochain. Car le programme est assurément à la hauteur des attentes des clients de ce mode de transport qui ne parvient toujours pas à décoller, avec ses 10,7 % de parts de marché.
Des besoins importants en matière de formation
Une première table ronde posera ainsi la question : comment développer des services nouveaux ? Le développement de l’intermodalité fer/fleuve/route dans les ports de Saône et le traitement innovant de nouveaux flux pour un acteur majeur de la distribution constitueront, sur ce point, des exemples probants.
Une seconde table ronde traitera des infrastructures territoriales. L’intervention de Paul Mazataud, directeur de programme Fret Ferroviaire à SNCF Réseau, sur un retour d’expérience sur les lignes capillaires fret, sera particulièrement attendue. Mais c’est surtout la troisième table ronde qui devrait susciter une attention encore plus grande. Elle portera sur la formation, alors même que les besoins de recrutement du ferroviaire sont estimés à 10 000 personnes par an. Carole Grandjean, ministre de la formation professionnelle, évoquera à cette occasion les actions menées par l’Etat dans ce domaine.
Messages à faire passer
La seconde partie de la Journée, en la présence attendue du ministre de tutelle, Clément Beaune, fera le point sur la Stratégie Nationale de Développement du fret ferroviaire. Ce dossier avance puisque 54 % de ses actions avaient été enclenchés fin octobre 2023.
Les deux dernières tables rondes seront consacrées aux conditions opérationnelles indispensables au succès et à la sécurisation de l’apport du fret ferroviaire dans la durée pour atteindre les objectifs environnementaux. Cette Rencontre devrait sans doute permettre de passer des messages aux décideurs. Celui ayant trait à la durée des travaux de remise en état de la Ligne de la Maurienne pourrait à cet égard figurer en tête de gondole, l’interruption de la plus importante porte d’entrée ferroviaire vers l’Italie risquant de durer jusqu’à la fin de l’année 2024. Plus généralement, "si on ne change pas de rythme, la filière est de plus en plus dubitative quant à l’atteinte de l’objectif assigné, à savoir le doublement du trafic fret d’ici à 2030", prévient André Thinières, délégué général de l’association Objectif OFP.