L’engouement pour la traditionnelle édition annuelle de la journée Fret ferroviaire et OFP ne se dément pas. La douzième du nom qui se tiendra à l’Espace Saint-Martin de Paris le 23 novembre 2022 devrait, en effet, réunir plus de 600 participants dont la moitié en présentiel.
Si les participants se féliciteront sans doute des excellents résultats de trafic enregistrés en 2021 (+ 12,5 % de tonnes/kilomètres transportées) et de la poursuite de ce mouvement haussier au cours des huit premiers mois de l’année 2022, ils devraient, en revanche, se montrer beaucoup plus circonspects sur l’atteinte des objectifs fixés par la Stratégie Nationale du Fret Ferroviaire, à savoir le doublement du trafic d’ici à 2030.
Un déficit de financement
Le patron d’Europorte, Raphaël Doutrebente, n’a d’ailleurs pas hésité à déclarer que cet objectif ne serait pas atteint si de nouvelles avancées ne sont pas réalisées au niveau de la rénovation / modernisation du réseau et de la qualité de service. Avec le niveau d’inflation actuelle, ce sont environ 10 % des travaux qui pourraient ne pas être réalisés sur le budget 2023. Et ce alors même que la moyenne d’âge du réseau français (27 ans) est déjà l’une des plus élevées au niveau européen.
Un récent rapport a, par ailleurs, démontré que les ressources affectées à cette rénovation / modernisation du réseau étaient notoirement insuffisantes. "Aux 2,8 milliards d'euros (Md€) actuels par an, il conviendrait d’ajouter 1 Md€ par an pour lui permettre de faire face à un trafic grandissant. Les allemands vont pour leur part, y consacrer 88 Md€ sur dix ans alors que la moyenne d’âge de leur réseau n’est que de quinze ans", observe André Thinières, délégué général de l’association Objectif OFP.
L’envolée du coût de l’énergie amène aussi son lot d’incertitudes. Certains clients majeurs comme ceux de la chimie pourraient subir une diminution sensible de leur production, impactant par là-même les remises au rail.
La question de la rentabilité des trafics
Enfin, si le projet de loi de Finances, actuellement en cours d’examen, prévoit bien que les diverses aides dont bénéficie le fret ferroviaire devraient être reconduites, les professionnels du secteur attendent des confirmations sur ce point et la garantie de leur continuation sur les années à venir.
Organisée pour la seconde année consécutive sur une matinée, la douzième Journée devrait également constituer la tribune idéale pour évoquer d’autres sujets chauds comme celui de la rentabilité des entreprises ferroviaires. Certaines d’entre elles constatent que la croissance actuelle du trafic ne leur permet pas de dégager de quelconques marges bénéficiaires du fait de l’explosion du coût de l’énergie. "Dans ces conditions, c’est un leurre d’espérer voir apparaître de nouveaux acteurs, alors que la couverture du territoire desservi par les OFP reste très inégale", conclut André Thinières.
Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site http://www.journee-ofp.org
