Alors que le nombre d’opérateurs ferroviaires de proximité (OFP) reste toujours très faible, l’un d’entre eux est en cours de liquidation. Il s’agit de Combrail qui a assuré, cinq années durant, la desserte de la ligne capillaire fret Courpière-Giroux. En prolongement du passage à la route des 40 000 tonnes de bobines de papier et de chutes de carton intervenu début janvier 2022 et de la publication d’un arrêté préfectoral, daté du 10 juin 2022, interdisant la circulation des trains entre Giroux et l’embranchement de l’usine CELTA pour cause d’état dégradé de la voie, tout le personnel de l’entreprise ferroviaire a été licencié le 31 décembre dernier. Pourtant, et ainsi que l’assure Frédéric Brohan, gérant de Combrail, "l’exploitation de la ligne était rentable. " C’est donc la toute première fois qu’un OFP disparait sans reprise de son trafic ferroviaire.
Une fin inéluctable
Ce précédent semblait devoir être inéluctable tant le dossier de remise en état des 11 kilomètres de la ligne s’était enlisé. Pourtant, et ainsi que le confirme le gérant de Combrail, Frédéric Brohan, "nous avions proposé dès 2017 au gestionnaire de la ligne, le Syndicat ferroviaire du Livradois-Forez, de prendre en charge les opérations d’entretien de la ligne. Cela nous a été refusé. Puis, lorsque nous avons pris connaissance de l’arrêt des circulations décidé par le Syndicat à compter du 1er janvier 2022, nous avons fait procéder, à nos frais, à une expertise/diagnostic de la voie par un expert indépendant, afin de disposer d’éléments probants sur l’état de la voie. Il ressortait de ces investigations qu’une reprise rapide des circulations pour 6 mois pouvaient se concevoir après exécution de travaux pour un montant d’un peu moins de 47 000 €. Surtout, les Papeteries de Giroux avaient accepté d’avancer la somme pour que la desserte ferroviaire puisse reprendre. Ces six mois de répit auraient pu, en outre, servir à réunir les aides publiques au titre de la revitalisation des installations terminales embranchées pour financer les 1,221 M€ de travaux nécessaires à la prolongation de la desserte ferroviaire durant cinq ans. En conclusion, je déplore que le contenu de l’expertise ait, d’entrée, été rejeté tant par les élus du Syndicat que par l’administration préfectorale, lesquels ont préféré laisser pourrir la situation jusqu’à la publication de l’arrêté fatidique daté du 10 juin 2022."
Un développement désormais avorté
Toujours évoqués par la direction du Parc naturel régional Livradois-Forez dans le courant de l’année 2020, tous les projets de création de nouveaux trafics ferroviaires sur la ligne sont donc désormais caduques. Un premier aurait concerné l’acheminement de déchets au départ d’Ambert et de Thiers vers le centre de traitement de Clermont-Ferrand. Un second prévoyait la reprise d’évacuation de bois tandis qu’un troisième évoquait le transport de produits de carrière.
Porteur d’autres projets d’extension de son activité de fret ferroviaire en Région Auvergne-Rhône-Alpes, le dirigeant de Combrail a, pour sa part, décidé de jeter l’éponge en se retirant définitivement de ce marché.