Quelques mois seulement après être devenue DB Cargo France, la filiale française de DB Cargo a renoué avec la croissance en 2021. Son chiffre d’affaires a en effet progressé, de 7 % à 162,8 M€. Son résultat d’exploitation est par ailleurs redevenu bénéficiaire. Surtout, la croissance de ses trafics lui a permis de retrouver l’activité nominale qui était la sienne en 2019.
Le combiné rail-route en pointe
Ce sont surtout les trafics intermodaux qui ont porté la croissance, mais pas seulement. L’obtention d’un contrat significatif avec ArcelorMittal pour l’acheminement de charbon servant à produire de l’acier dans les hauts fourneaux de Dunkerque, a permis de générer des tonnages importants, ce trafic ayant porté jusqu’à quatre trains par semaine. Ainsi, DB Cargo France a été en mesure de compenser le très fort ralentissement des trafics liés à l’industrie automobile.
En dépit d’incertitudes sur divers plans, DB Cargo France prévoit de faire plus que consolider sa croissance de l’année passée en 2022. Elle anticipe déjà une augmentation de son chiffre d’affaires de 10 %. Et c’est encore une fois le combiné rail-route qui sera moteur de ce développement. Trois nouvelles lignes sont attendues dans le courant de l’exercice, les chargeurs étant enclins à désormais faire confiance à un mode de transport qui est devenu plus compétitif que la route. Pour autant, DB Cargo France est engagé à obtenir des aides de l’Etat via l’Union des transports publics (UTP) afin de bénéficier des mêmes aides que les transporteurs routiers pour faire face à la fois au doublement du coût de l’énergie électrique et à l’augmentation très importante du prix du gasoil utilisé par les locomotives Diesel.
Freins à lever
En dehors du combiné rail-route, qui représentera en fin d’année 30 % de son chiffre d’affaires contre 20 % fin 2021, l’entreprise ferroviaire (150 locomotives, 900 personnes) peut également compter sur le développement de nouveaux trafics. Ainsi elle transporte depuis peu, pour le compte de Toyota, des véhicules finis entre l’usine d’Onnaing (Nord), le Royaume-Uni et l’Italie. La fréquence actuelle est de quatre trains par semaine. Pour Shell cette fois, elle prend en charge l’acheminement de trains transportant des produits pétroliers depuis Rotterdam vers plusieurs bases aériennes françaises, dont Mont-de-Marsan et Cazaux.
DB Cargo France pourrait faire plus encore s’il n’existait pas des freins à son développement. Le déploiement du gabarit P400 (semi-remorques d’une hauteur de 4 m) constitue l’un de ces sujets. "Nous proposons en effet de répondre à la demande d’intensification des liaisons intermodales entre les ports du nord de l’Europe et l’Italie via l’Artère Nord-Est. Mais pour cela il conviendrait que les tunnels vosgiens de la ligne Nancy-Strasbourg soient adaptés au gabarit P400. Nous demandons donc une accélération de ce dossier, le passage de nos trains pouvant assurer un chiffre d’affaires (via le paiement des sillons – NDLR) de 3 M€ par an minimum à SNCF Réseau", explique Alexandre Gallo, président de DB Cargo France.