L'info. Le gouvernement va augmenter de 20 milliards d'euros les fonds propres de la compagnie publique des chemins de fer Deutsche Bahn. La mesure est saluée par le secteur, tant sont importants les besoins en investissements des chemins de fer, après des décennies de sous-financement.
Des coûts supplémentaires. Mais le secteur redoute désormais une autre menace : une forte hausse du prix des sillons, et donc des tarifs. Selon des indiscrétions de la presse allemande, DB Infrago – la filiale de Deutsche Bahn qui gère l'infrastructure ferroviaire pour le compte du groupe - s'attend à près d'un milliard d'euros de coûts supplémentaires imprévus pour l'année 2026, dans le sillage de cette augmentation des fonds propres.
Un retour d'investissement. Car s’il augmente les fonds propres de la DB, l’Etat actionnaire attend également un retour sur cet investissement. "Ces coûts résultent d'une augmentation des fonds propres de la République fédérale d'Allemagne via la Deutsche Bahn AG au sein de DB Infrago" écrit l'Agence fédérale des réseaux, qui doit approuver l’augmentation des fonds propres.
Des répercussions. Le secteur s’attend en conséquence à une nouvelle augmentation du prix des sillons de plus de 20 %. Ces coûts supplémentaires devront être supportés par les entreprises qui utilisent le réseau ferroviaire allemand, notamment la filiale DB Cargo, des centaines de sociétés privées de fret ferroviaire et les chemins de fer régionaux allemands, dont la contribution est toutefois plafonnée à 3 %.
Une plainte. Le trafic voyageurs longue distance et le trafic des marchandises seront les plus frappés par ces hausses. Et ce alors qu’une hausse élevée des taxes pour l’utilisation du réseau de 16,2 % est déjà prévue pour l’année 2025 pour le trafic des marchandises, soit 52 ct par km parcouru, en raison de la hausse du coût des matériels et du personnel. 11 entreprises ferroviaires dont DB Cargo et DB Infrago ont déjà déposé plainte contre ces hausses du prix des sillons.
Une priorité. La hausse du prix des transports ferroviaires est d’autant plus mal vécue en Allemagne que le gouvernement avait fait du développement du fret ferroviaire l’une de ses priorités en termes de transports. La part du ferroviaire pour le fret doit passer de 20 à 25 % d’ici 2030, selon des prévisions officielles.
Le gouvernement avait d’ailleurs augmenté le montant du péage pour les poids-lourds afin d’atténuer les désavantages concurrentiels du rail. Une nouvelle hausse du prix des sillons creusera un peu plus l’écart de compétitivité entre le rail et la route pour les transporteurs.
