Relativement peu impactée par la croissance atone du BTP, Ecorail peut compter sur ses positions fortes dans les céréales pour accroître son activité. Et dans ce dernier secteur, la filiale à part entière du groupe SNCF a connu un solide début d'exercice.
Le commissionnaire de transport a, en effet, organisé le transport de près de 400 000 tonnes de céréales destinées à l'export au cours des trois premiers mois de l'année 2015.
Céréales : des trains vers Rouen et Dunkerque
Au départ des zones Picardie, Champagne-Ardenne et Nord Bourgogne, les trains de 1 800/1 900 t n'ont pas été seulement acheminés vers Rouen, premier port céréalier d'Europe. Ils l'ont été également vers Dunkerque qui confirme ainsi ses ambitions dans ce secteur.
Le port a d'ailleurs battu un nouveau record dans les céréales à l'export au cours du premier trimestre 2015. Sur les plus d'un million de tonnes traitées, 40 000 tonnes proviennent directement des trafics ferroviaires organisés par Ecorail. Non moins de quatre entreprises ferroviaires - Fret SNCF, VFLI, Europorte et OSR France – ont été mises à contribution par le commissionnaire de transport pour acheminer ces trains complets sur le grand port du Nord, 200 000 tonnes supplémentaires passant par les installations de Rouen. Le reliquat a été confié à la voie fluviale.
Un renouvellement de contrat
Revendiquant la place de leader national dans le transport des céréales, Ecorail a, par ailleurs, été confirmée pour le transport de 800 000 tonnes de céréales par an au travers d'un contrat pluriannuel débutant le 1er juillet 2015
Cette expertise céréalière vient de franchir les frontières puisque la société va organiser pour le compte de SNCF Logistics des trafics en provenance de Roumanie et de Hongrie vers l'Italie du Nord. Les trains seront acheminés par Captrain Italia à compter du 1er juillet. Ce nouveau trafic représente 100 000 tonnes en année pleine.
Une diversification grâce à de nouveaux contrats
Déjà présent sur les engrais solides, Ecorail vient, par ailleurs, de se diversifier sur les engrais liquides à la demande de ses clients. Elle a remporté trois contrats au total représentant 50 000 tonnes annuelles. Elle se positionne également sur le marché du sucre dans l'optique de son ouverture en 2017. Au départ de la Champagne, elle va donc commencer à transporter du sucre en big bags ou en containers à destination de l'Italie du Nord.
Enfin, Ecorail poursuit ses acheminements de granulats vers la base travaux de la ligne à grande vitesse Sud-Europe atlantique (SEA) de Villognon. Déjà, plus de 200 trains ont été acheminés depuis les carrières de Thouars sur les 450 prévus d'ici mars 2016.
Pour accompagner l'ensemble de ces développements, Ecorail se dote actuellement de 200 wagons neufs et de cent wagons rénovés, via des loueurs. Ces arrivées porteront le parc de wagons à un millier.
Ecorail : vers les 100 millions d'euros en 2016
Ambitionnant d'acheminer 5 à 6 millions de tonnes de fret dont 800 000 tonnes dans le fluvial, Ecorail s'attend à réaliser un chiffre d'affaires record de 85 millions d'euros en 2015.
Le commissionnaire de transport s'annonce être toujours en ligne avec ses prévisions de 2016 tablant sur un chiffre d'affaires supérieur à 100 millions d'euros.
Il compte pour cela encore renforcer son rôle d'assembleur de solutions logistiques en faisant appel à l'ensemble des moyens d'acheminement (ferroviaire, fluvial, routier, ...) dont il dispose.
"C'est ce que nous avons réussi pour les exportations de céréales dont la durée était limitée dans le temps. Pourtant, nous continuons à faire face à des difficultés d'acheminement liées au manque de sillons de qualité du fait de la rénovation du Réseau Ferré National (RFN)", explique Jean-Paul Carlat, directeur général délégué d'Ecorail.
