Au sein des opérateurs de transport combiné français, VIIA est celui qui a connu la plus forte progression du trafic en 2021. À 145 000 Unités de Transport Intermodales (UTI) transportées, la hausse est, en effet, supérieure à 26 % par rapport à l'exercice précédent. Le chiffre d’affaires s’est, dans le même temps, envolé de plus de 30 % à 86 millions d'euros (M€).
Exercice meilleur que prévu
Meilleur que ce qui était initialement prévu, l’exercice 2021 a incontestablement profité de l’évolution du marché de la route. Les 400 000 conducteurs internationaux qui manquent à l’appel ainsi que l’envolée du prix des carburants ont conduit certains transporteurs routiers à reconsidérer leurs chaînes de transport. C’est en particulier le cas du Polonais Erontrans et du lituanien Girteka qui utilisent désormais le hub ferroviaire de Bettembourg pour effectuer du report modal. D’autant que l’écart de compétitivité en faveur du rail s’est encore accru l’année passée. Il est, à présent, compris dans une fourchette de 10 à 15 %.
L’année 2022 s’annonce, dès maintenant, sous les meilleurs auspices. "Une nouvelle liaison est devenue opérationnelle entre Barcelone et Bettembourg début avril. Exploitée à raison de trois allers-retours par semaine, cette relation devrait passer à six fréquences par semaine avant l’été", se félicite Daniel Lebreton, Directeur commercial et marketing de VIIA.
Autre exemple des potentiels découlant de la desserte de ports, une seconde autoroute ferroviaire verra le jour à partir de mi-mai 2022. Elle reliera Sète à Calais à raison de deux allers-retours hebdomadaires. Là-encore, le développement devrait être rapide puisque l’ajout d’une troisième fréquence est programmé cet été.
Trafic multiplié par quatre d’ici 2030
Dans ces conditions, le trafic pourrait atteindre les 175 000 UTI d’ici à fin 2022. La poursuite de cette croissance exponentielle fait que les dernières prévisions de trafic tablent sur un nombre d’UTI acheminées multiplié par quatre - par rapport à 2020 - à l’horizon 2030. Pour faire face à un tel trafic, VIIA réfléchit dès maintenant à l’augmentation de son parc de wagons surbaissés à coques pivotantes, lesquels viendront s’ajouter aux 424 existants à partir de 2023/2024. "Des études ont, par ailleurs, été lancées pour améliorer les conditions d’accès au chantier de transport combiné du Boulou. Mais ces améliorations ne devraient pas intervenir avant 2026 au mieux", indique Reynald Nicolas, Directeur général de VIIA.
En attendant, VIIA a répondu à l’appel à manifestation d’intérêt concernant la construction d’un nouveau terminal combiné rail-route à Rungis. La réponse pourrait intervenir fin 2022. En partenariat, cette fois avec Haropa, VIIA est également sur les rangs pour la création d’un terminal d’autoroute ferroviaire utilisant le système Lohr (chargement horizontal à l’image de celui devant voir le jour à Sète d’ici mi-2023) à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. La nouvelle infrastructure devrait devenir opérationnelle en 2026.