Développer des services de transport de camion par le train pour "améliorer la soutenabilité et la durabilité du transport de marchandises" : c'est ainsi que les ministères des Transports français et espagnols justifient les nouveaux appels à manifestation d'intérêts lancés dans la perspective de la mise en place de services d'autoroute ferroviaire sur les axes Atlantique et Méditerranée. "Cette publication, le 10 avril 2018, est une étape importante de la coopération entre la France et l’Espagne, engagée depuis 2015 et que les ministres ont souhaité relancer à l’occasion de leur entretien à Madrid en septembre 2017. Elle confirme la volonté des États de traiter la problématique des deux corridors, de favoriser le report modal, de développer et de renforcer ces services alternatifs au transport routier de marchandises", indiquent dans un communiqué conjoint Élisabeth Borne, ministre française des Transports et Inigo de la Serna, ministre espagnol de l'Équipement.
"Susciter les initiatives des acteurs industriels"
Les consultations portent sur les itinéraires du Nord-Ouest (Vitoria) et de l'est de l'Espagne (Valence-Murcie) vers le nord et l'est de la France (Calais/Lille/Metz), voire au-delà via Irun, Bordeaux et Paris pour l'axe Atlantique d'une part et via Barcelone, Avignon et Lyon pour l'axe Méditerranée d'autre part. Des corridors qui se caractérisent par la densité importante du trafic poids lourds, aux frontières du Perthus et de Biriatou.
En lançant les deux appels à manifestation d'intérêt, les États veulent "susciter les initiatives des acteurs industriels", mais aussi mieux cerner les attentes et les contraintes opérationnelles et financières. Les parties invitées à s'exprimer dans le cadre de cette consultation, ouverte jusqu'au 16 juillet 2018, sont notamment "les opérateurs de transport combiné ou d'autoroutes ferroviaires, les investisseurs, les concepteurs et constructeurs de matériels roulants, les tractionnaires, les entreprises de BTP, les promoteurs et gestionnaires de terminaux, les collectivités et les diverses catégories de clients (transporteurs routiers, chargeurs)".
Mesurer les contraintes et risques éventuels
La France et l'Espagne attendent en particulier des éléments d'information sur les caractéristiques et les contraintes techniques et opérationnelles des futurs services (matériels roulants utilisés, localisation des terminaux et nature des équipements à prévoir sur ces terminaux, etc.), ainsi que sur leurs caractéristiques économiques, financières et tarifaires. Les États souhaitent ainsi mesurer "les contraintes et risques éventuels de nature technique, économique, juridique ou réglementaire susceptibles de favoriser, gêner ou empêcher la viabilité du modèle économique et la rentabilité financière de ce type de projets". Ils veulent aussi "identifier les éventuelles mesures d'accompagnement susceptibles de renforcer l'attractivité des services" et les modalités de montages juridiques et financiers les plus adaptés aux objectifs et aux contraintes de l'exploitation.
Ces appels interviennent dans le prolongement des consultations menées en 2017 auprès des constructeurs de matériel roulant "afin d'identifier les solutions techniques permettant le transport de semi-remorques par rail", rappellent les ministères.