La part du fret ferroviaire a augmenté en Allemagne l’an passé, selon des chiffres officiels de l’Agence fédérale des réseaux. Selon ces chiffres, la part de répartition modale du fret ferroviaire a augmenté de 0,2 point l’an passé par rapport à 2021, pour atteindre 19,8 % du total. En 2019, elle n’était que de 18,5 %. La route (71,3 %, soit moins 0,1 point) et la navigation intérieure (6,4 %, soit moins 0,4 point) ont, quant à elles, perdu du terrain. Concernant le fluvial, le recul est essentiellement lié au niveau anormalement bas du principal cours de transport de marchandises, le Rhin, à l’été 2022.
140 milliards de tonnes par kilomètre
Au total, les prestations de transport des chemins de fer de marchandises ont atteint 140 milliards de tonnes par kilomètre. La croissance a essentiellement profité aux concurrents de la compagnie nationale Deutsche Bahn. En effet, selon les chiffres publiés par l’Agence fédérale des réseaux, la quantité moyenne de marchandises par train s'est contractée de 7 % pour les chemins de fer de marchandises DB, alors qu'elle a augmenté de 4 % pour les chemins de fer concurrents. Le solde a baissé de 536 à 521 tonnes, mais reste supérieur à la valeur de 2019 (509 tonnes). La part des chemins de fer concurrents a continué d'augmenter pour atteindre 59 %.
Cette évolution du fret ferroviaire allemand est d’autant plus remarquable que la qualité des prestations continue à diminuer. La part des trains arrivés en retard est passée l’an passé à 43,4 % du total, contre 39,2 % en 2021. Le taux de trains purement et simplement supprimés est resté stable, à 0,7 %.
Objectif : plus de 25 % des marchandises transportées par le rail
Pour les entreprises, la situation est mitigée. Le chiffre d’affaires du secteur est en croissance de 8 % sur un an, mais les coûts d’énergie et de personnel ont eux aussi augmenté. D’autre part, l’aide au prix du sillon Corona a été supprimée début 2022, entraînant de nouvelles pertes du résultat d’exploitation du fret ferroviaire en 2022, en raison notamment des pertes élevées de DB Cargo, là où les entreprises ferroviaires de fret non fédérales ont défendu des résultats globalement positifs.
L’Allemagne s’est fixé comme objectif d’atteindre en 2030 la barre de 25 % des marchandises transportées par le rail, afin d’atteindre les objectifs climatiques définis par la nouvelle coalition. L’objectif est jugé ambitieux mais réalisable par les observateurs, malgré les défis posés par la pénurie en personnel qualifié et la hausse du coût de l’énergie.