Alors qu’il pouvait envisager de s’emparer de la première place des aéroports de province pour l’importance de son trafic fret au détriment de Toulouse en 2018, l’EuroAirport Bâle-Mulhouse-Fribourg n’a finalement pas réussi à se hisser sur la marche la plus haute. En cause, et comme à Toulouse d’ailleurs, la chute du trafic, qui est intervenue après trois années de forte hausse consécutives. À 62 809 tonnes, le trafic s’est inscrit en baisse de 2,3 % par rapport à 2017.
Le fret camionné a, pour sa part, cumulé 47 321 tonnes. C’est moins bien que les 47 981 tonnes de l’exercice 2017.
Loin des prévisions initiales
À la lumière de ces résultats, les tonnages de 2018 peuvent être considérés comme une déception. D’autant que les prévisions dévoilées en début d’exercice prévoyaient une hausse de 6,5 % du fret avionné à, environ, 68 500 tonnes.
En fait, c’est un seul trafic qui a fait plonger les résultats de l’aéroport. Celui du fret tout-cargo, qui a lourdement chuté de 9,9 %, à 15 711 tonnes. Il faut y voir là les conséquences du départ d’Emirates SkyCargo en janvier 2018. Cet opérateur assurait une rotation hebdomadaire sur Dubai en Boeing 777F. La plateforme tri-nationale a par ailleurs vu passer moins de vols charters fret l’année passée..
Le trafic tout-cargo repose donc sur quatre lignes régulières à présent :
- Madrid avec Iberia ;
- Istanbul avec Turkish Cargo ;
- Séoul avec Korean Air Cargo ;
- Doha avec Qatar Airways Cargo.
Une augmentation de capacité de 70 %
Le fret express s’est en revanche mieux comporté puisqu’il continue à progresser. Totalisant 47 097 tonnes, sa hausse est de 0,5 %. Les quatre expressistes desservant la plateforme sont DHL, FedEx, TNT et UPS. Le premier d’entre eux a mis en service un nouveau centre de tri dans le terminal fret express en juillet 2018. Il en a découlé une augmentation de capacité de 70 %. Ce même bâtiment a bénéficié d’un investissement de 3 millions d’euros environ par l’aéroport pour sa rénovation et son extension. Il offre aujourd’hui une superficie additionnelle de 8 000 m².
De nouvelles mesures contre les nuisances sonores
Pour l’exercice 2019, les responsables de l’aéroport s’attendent à des tonnages équivalents à ceux de 2018. Il est par ailleurs prévu "le déménagement d’autres partenaires de fret express dans le terminal express réaménagé". Mais l’une des préoccupations majeures de l’EuroAirport réside dans le renforcement des mesures de protection contre les nuisances sonores. Sans attendre le résultat des deux objectifs fixés d’ici la fin 2019 pour répondre aux besoins de repos nocturne des riverains entre 23 heures et minuit (réduction de moitié des décollages vers le Sud et stabilisation des mouvements aériens), il a sollicité auprès du ministère français des Transports l’examen de mesures supplémentaires de protection contre les nuisances sonores. Les mesures envisagées vont de l’amélioration des performances acoustiques des avions aux restrictions opérationnelles après 23 h 00.
Classement des aéroports provinciaux : Lyon passe devant Marseille
S'l n'y a aucun changement concernant le duo de tête des aéroports provinciaux français pour l’importance de leur trafic fret, tel n’est pas le cas, en revanche, pour les poursuivants de Toulouse et de Bâle-Mulhouse. Pour la première fois, en effet, Lyon s’est emparé de la troisième place au détriment de Marseille. Le classement 2018 est donc le suivant :
- Toulouse : 67 081 tonnes, - 5,7 % (par rapport à 2017) ;
- EuroAirport Bâle-Mulhouse-Freiburg : 62 809 tonnes - 2,3 %
- Lyon : 57 907 tonnes + 4,5 %
- Marseille : 56 695 tonnes + 1 %
Rappelons ici que Marseille-Provence a détenu la première place durant de très nombreuses années avant d’être détrôné par Toulouse