Avec des dimensions revues à la hausse, le futur dirigeable charges lourdes de Flying Whales va apporter de nouvelles possibilités à la logistique. Sa soute, portée à 96 mètres de longueur, lui permettra en effet d’offrir trois fois la capacité d’emport en volume de l’Antonov 225, soit le plus gros avion cargo du monde. Il surpassera donc tous les moyens de transport aériens existants tout en émettant jusqu’à trente fois moins d’émissions qu’un hélicoptère utilisé pour des travaux forestiers. Cette empreinte environnementale en vol pourrait tendre vers le zéro carbone dès lors qu’une évolution vers la technologie des piles à combustible sera rendue possible pour un appareil de ce type.
Des pales d’éoliennes de 110 m de long
C’est donc toute une palette de chargements qui va pouvoir prendre la voie des airs. Au-delà du débardage de bois dans des zones dépourvues d’infrastructures routières, le nouveau géant des airs sera en mesure de transporter des pales d’éoliennes pouvant atteindre jusqu’à 110 mètres de long. Là encore, les futurs clients seront en mesure de s’affranchir des contraintes terrestres, l’aéronef étant, de surcroît, en mesure de transporter 60 tonnes de charge sous élingue. Ainsi, la pose ou dépose de pylônes haute tension ne nécessitera pas, par exemple, de les démonter en cinq ou six parties. Les coûts d’exploitation ne s’envoleront pas, bien au contraire. Ils sont annoncés comme étant jusqu’à vingt fois plus faibles que ceux de l’hélicoptère.
Une offre disruptive
Mais là où le LCA60T représentera une offre disruptive, c’est bien dans la construction d’installations implantées dans des zones reculées. Avec son autonomie de 1 000 km et sa vitesse de croisière de 100 km/h, ce dirigeable de 200 mètres de long sera en mesure de faire émerger de nouveaux projets comme en Guyane.
L’aéronef trouvera également toute sa justification dans les ports traditionnellement engorgés. Il pourra ainsi charger/décharger des conteneurs ou tout autre type de marchandises sans que le navire ait besoin d’escaler. Enfin, et au-delà de sa capacité actuellement étudiée à transporter des éléments de fusées, le dirigeable charges lourdes pourra amener à pied d’œuvre des quantités importantes de marchandises dans des zones frappées par des catastrophes naturelles.
Premiers contrats d’ici 18 mois
Comme l’indique Michèle Renaud, directrice Marketing et Ventes de Flying Whales, "nous avons déjà des pré-commandes de prestations dans le débardage de bois et dans le transport d’éoliennes. Celles-ci pourraient être concrétisées en contrats d’ici dix-huit mois". En attendant, et fort des nouvelles capacités du LCA60T qui bénéficiera de l’implantation de trois chaînes d’assemblage en France, au Canada et en Chine, Flying Whales a revu à la hausse ses prévisions de marché mondial. Elles s’établissent à présent à huit cents machines alors qu’elles n’étaient encore que de 400 exemplaires il y a tout juste deux ans.
Sortant de la chaîne d’assemblage de Laruscade (Gironde), le premier LCA60T devrait être mis en service mi-2025.